Une épidémie à ranger au rayon des souvenirs ? Le Sida ne tue plus en France, mais chaque jour 17 personnes découvrent leur séroposivité. Faute de faire le test, 40 000 personnes ignorent leur maladie. La journée mondiale contre le SIDA est là pour le rappeler.
Les chiffres
6 000 personnes se découvrent séropositives chaque année en France. Le virus touche 150 000 personnes dans l'hexagone. 40 000 personnes ignorent leur séroposivité faute d'avoir fait le test.
Les test rapides
Les tests rapides d'orientation diagnostique (TROD) ont été effectués en 2012 auprès de 32 000 personnes. Avec seulement une goutte de sang recueillie au bout du doigt, les TROD permettent d'obtenir en quelques minutes (de 2 à 30 minutes selon le type de test utilisé) un résultat fiable.
Pourquoi faire le test ?
Beaucoup de personnes, ayant des partenaires sexuels multiples, ignorent leur contamination. Le plus tôt la séropositivité connue, meilleurs les soins peuvent être prodigués. La trithérapie a fait de nombreux progrès et aujourd'hui la médecine peut endiguer la présence virale. En France, on ne meurt plus du SIDA à condition de connaître son statut sérologique. Beaucoup de malades apprennent être atteint du SIDA quand ils ont déjà développé la maladie.
La contamination parmi la population homosexuelle masculine
Le taux de prévalence est estimé à partir des enquêtes comme l’enquête Presse gay. La part de séropositifs est à hauteur de 17%. Cela veut dire qu’elle a augmenté depuis 2004, puisqu’elle était de 13%.
Annie Velter, sociodémographe à l'Institut de veille sanitaire dans Libération en 2013. Avec une épidémie de plus de trente ans, le relâchement est de mise parmi les gays. Une fois ces chiffres rendus publics, l'association de lutte contre le VIH, l'historique Aides réagissait : "14 % des gays n’ont jamais fait de test de dépistage, ce qui explique sans doute pourquoi beaucoup d’entre eux découvrent qu’ils sont séropositifs à un stade avancé de la maladie. Nous pensons que la connaissance de son propre statut sérologique est la pierre angulaire d’une prévention efficace."
42 % des nouveaux cas de séropositivité touchent des homosexuels masculins en France selon l'Agence Nationale de lutte contre le SIDA.
Le traitement anti-rétro viral est la meilleure arme contre la contamination par le VIH. De nombreuses personnes, sous traitements ont une charge virale dite indétectable et sont de fait non contaminantes.
Des traitements de prévention pour les séronégatifs ayant des pratiques à risques ont été mis en place par les autorités de santé. À Nantes, en particulier avec l'essai thérapeutique "Ipergay", on se tourne vers de la prévention combinée, un espoir vers des traitements pris en amont du risque.
Prophylaxie pré-exposition
Le CHU de Nantes est un des centres de recherches concernés par les tests "IPergay" effectués par l'Agence Nationale contre le SIDA. Ce protocole s'adresse à des hommes ayant des pratiques à risque et étant séronégatifs. Il consiste à distribuer une prophylaxie pré-exposition par le Truvada, à des dépistages réguliers du VIH et autres maladies sexuellement transmissibles (IST) et à des conseils médicaux personnalisés.Cet été l'ANRS a dressé un premier bilan faisant état "d’une réduction très importante du risque d’infection par le VIH" chez les personnes ayant pris du Truvada au moment de l’exposition sexuelle. Des résultats " bien supérieurs à l’essai IPREX (essais similaires au Royaume Uni)", qui avait démontré une baisse de 42% du risque d’infection dans le groupe utilisant le Truvada en prise quotidienne.