Selon un sondage OpinionWay pour L214 réalisé en décembre 2014, 47% des personnes interrogées sont favorables à l’interdiction du gavage dans la production de foie gras. De quoi réveiller les consciences à l'approche des fêtes de fin d'année.
Selon un sondage OpinionWay pour L214 réalisé en décembre 2014, 47% des personnes interrogées sont favorables à l’interdiction du gavage dans la production de foie gras. Les femmes (56%) et les jeunes (51%) sont même majoritairement favorables à cette interdiction. C'est 3 points de plus par rapport à un précédent sondage réalisé en 2013.
D’autre part, 29% des personnes interrogées déclarent refuser d’acheter du foie gras pour des raisons éthiques liées à la souffrance animale. C'est 10 points de plus par rapport à un précédent sondage réalisé en 2009. Conscients de la souffrance provoquée par l'alimentation forcée sur les animaux, 77% des Français préféreraient désormais un foie gras obtenu sans gavage.
En 2013, la consommation globale de foie gras en France a baissé de 3%, tandis que le volume d'achat par les ménages a chuté de 5,6%. Il s'agit de la 3e baisse annuelle consécutive.
Pour Brigitte Gothière, porte-parole de L214, "Depuis 3 ans, malgré le matraquage publicitaire, la consommation française de foie gras baisse. Le sondage montre que quasiment une personne sur trois refuse d'acheter du foie gras pour des raisons éthiques. Même en France, le nombre de partisans de l'interdiction du gavage progresse ; celle-ci interviendra inéluctablement à terme. Le gavage est déjà interdit dans la majorité des pays de l'Union européenne"
Cette progression de la contestation du gavage en France coïncide avec une condamnation croissante du foie gras même là où on ne l'attendait pas. Ainsi, le ministre danois de l'Agriculture a appelé la Commission européenne à interdire le gavage.
Je pense que le gavage des oies et des canards, tel qu'il se pratique et sur lequel repose la production de foie gras, relève de la maltraitance animale"
a déclaré Dan Jørgensen aux médias danois. Le 16 décembre, le Président du parlement flamand s'est engagé à ne plus mettre de foie gras au menu du restaurant parlementaire. Cette décision survient quinze jours après la réaction de plusieurs eurodéputés à la présence de foie gras au menu d'un repas offert aux élus par le Parlement européen dans la capitale belge. Plusieurs parlementaires néerlandais, danois, slovènes ou anglais ont écrit au Président du Parlement Martin Schultz pour lui demander de retirer ce plat du menu.
Les éléments marquants de la contestation du foie gras en 2014
- De grandes marques dont H&M, The North Face et Helly Hansen ont déclaré qu’elles n’utiliseraient plus pour leurs doudounes des plumes et duvets venant d’animaux gavés.
- Le foie gras dans les supermarchés danois, c'est fini.
- Des supermarchés norvégiens ont renoncé au foie gras.
- Plus de foie gras dans les magasins japonais FamilyMart.
- L'Inde a interdit les importations de foie gras sur tout son territoire.
- La Cour suprême des États-Unis a validé l'interdiction de la vente de foie gras en Californie.
De nouvelles images d'enquête tournées en France en 2014
Les images filmées dans des salles de gavage de la Maison Mitteault, fournisseur de foie gras d'Anne-Sophie Pic, ont scandalisé l'Angleterre et ammené Heston Blumenthal, chef 3 étoiles au Michelin, à stopper ces relations commerciales avec ce producteur.Lolita Lempicka appelle à dire non au foie gras sur de nouvelles images tournées par L214 dans différentes salles de gavage du Périgord.
Les images tournées par L214 dans une salle de gavage sous contrat avec le fournisseur de l'Élysée montrent que même sous label foie gras IGP Périgord, le foie gras est issu du gavage industriel à la pâtée et à la pompe hydraulique.
À propos de L214
L214 est une association de protection animale centrée sur les animaux utilisés dans la consommation alimentaire (viande, lait, œufs, poisson). Elle articule son travail sur 3 axes complémentaires :• Rendre compte de la réalité des pratiques les plus répandues, les faire évoluer par des campagnes d’information et de sensibilisation. Repérer et tenter de faire sanctionner les pratiques illégales par des actions en justice. Travailler à l’évolution de la réglementation.
• Démontrer l’impact négatif de la consommation de produits animaux (terrestres ou aquatiques) et proposer des alternatives : diminution de la consommation, refus des produits issus de l’élevage intensif et promotion de l’alimentation végétarienne.
• Nourrir le débat public autour de la place accordée aux animaux.