Le lobbying des restaurateurs de La Baule, aura fini par payer. Ils ont obtenu une dérogation du Préfet pour rouvrir en hiver leurs établissements sur le remblai. Ce dernier, cet automne pour la première fois de l'histoire de la station avait décidé une application stricte de la Loi littoral.
Fermés depuis le 12 novembre
Après les tempêtes de l'hiver dernier, et la reconnaissance par les autorités de l'état de catastrophe naturelle pour les communes de Pornichet et de la Baule, le Préfet par courrier cet été signifiait aux restaurateurs baulois sa volonté de voir appliquer scrupuleusement la Loi Littoral. L'installation de restaurant sur le domaine maritime reste une concession saisonnière. Une fois l'été et les touristes envolés, il est demandé aux professionnels de démonter les installations sur les plages au plus tard le 12 novembre.Du jamais vu à La Baule, ici la Loi n'a jamais été respectée.Un décret municipal stipule pourtant que "les équipements et installations de plage autorisés devront être démontables et effectivement démontés durant la période hivernale, sauf exceptions justifiées par la fréquentation hivernale de certaines plages et l'accueil d'activités permanentes sur celles-ci." La résistance s'organise et les pétitions fleurissent. Aucun des professionnels n'effectuera le démontage complet de ses installations comme réclamé par le représentant de l'Etat, mais ils fermeront bien après le week-end du 11 novembre comme prévu.
Les élus montent également au créneau contre la décision administrative. "C'est une aberration économique, ça peut supprimer une centaine d'emplois et ça ne correspond pas du tout au risque encouru. Il me semble plus opportun de permettre à ces établissements d'ouvrir au moins pour les fêtes de fin d'année" explique cet automne Jean-Claude Pelleteur, le maire de Pornichet.
Dérogation spéciale
Pour sauver la face, le Sous-Préfet de Saint-Nazaire et le Préfet de Loire-Atlantique ont obtenu des 11 restaurants concernés par la dérogation exceptionnelle qu'ils ferment immédiatement en cas d'alerte orange météo et d'avis de tempête ou de coefficient de marée supérieur à 95. Les établissements installés sur la "plus belle baie du monde" ne seront restés fermés que 6 semaines, le mois de novembre n'étant pas traditionnellement celui de la surchauffe commerciale dans la station balnéaire. Ils ont bel et bien réussi à faire plier l'Etat. La réouverture ne devait intervenir qu'à la fin février, une fois le risque météo dissipé.
Boris Vioche et Vincent Raynal, reportage.