Nedjma, adolescente autiste de 18 ans, a frôlé la mort après avoir avalé des gants en latex, sans que personne ne s'en aperçoive. Dans cette affaire, sa famille remet en cause le dispositif de surveillance de l'IME de Chemillé en Maine-et-Loire, en charge de l'adolescente.
Le 14 janvier dernier, l'Iinstitut Médico-Educatif de Chemillé appelle la maman de Nedjma, signalant qu'elle vomit et qu'elle a peut-être ingéré quelque chose.
Elle est envoyée en observation pour une journée à l'hôpital de Challans où des examens médicaux sont pratiqués : "un bouchon intestinal a été détecté", explique Serge Mazzobel, le beau-père de Nedjma. Des laxatifs lui sont prescrits, la jeune adolescente rentre à l'IME.
Nedjma ne rentre à son domicile qu'une semaine sur deux. Elle rentre chez elle le week-end suivant. Sa mère la trouve amaigrie mais elle mange à peu près normalement.
En fin de week-end, la jeune fille reprend le chemin de l'IME de Chemillé pour 15 jours.
Elle revient ensuite chez elle pour une semaine de vacances le 6 février dernier. Sa famille récupère une jeune ado qui ne tient plus sur ses jambes. A la maison "elle vomit vert, une odeur nauséabonde, à posteriori des selles" explique Serge Mazzobel.
Elle vomit de nouveau le samedi matin, la mère et le beau-père de Nedjma l'emmènent alors aux Nouvelles Cliniques Nantaises pour de nouveaux examens.
Son état se dégrade le dimanche matin. "Vite, il faut opérer. Ça va péter", c'est par ses mots que le chirurgien alerte les parents de Nedjma. Elle est opérée en urgences le dimanche midi.
Nedjma est prise en charge de puis 5 ans par l'IME de Chemillé. Désormais, la mère et le beau-père de l'ado autiste la gardent à la maison. car ce n'est pas le premier problème relevé par sa famille depuis que Nedjma est à l'Institut.
L'automne dernier, elle a déjà avalé des champignons et a dû être admise au centre anti-poison. Début janvier, elle aurait aussi ingéré la mousse d'un fauteuil, sans que sa mère ne soit prévenue.
Mais surtout, la famille a appris en janvier 2013 que l'une des éducatrices de l'institut devait être licenciée pour cause de mauvais traitements infligés à Nedjma, qui ne dit que peu de mots et ne peut donc se plaindre.
Aujourd'hui, Nedjma attend une place dans un nouvel établissement. Sauf dérogation, elle ne pourrait intégrer un foyer pour adultes avant ses 20 ans. "Cette petite doit être aidée, elle a besoin d'être sociabilisée, elle doit être intégrée dans un établissement spécialisé", conclut Serge la beau-père de Nedjma.
Contactée par notre rédaction, la direction de l'IME de Chemillé a fait savoir qu'elle ne souhaitait pas s'exprimer sur cette affaire.