Le procureur de la République d'Angers a interjeté appel mardi de la relaxe d'une permanencière du Samu, jugée pour homicide involontaire après la mort en 2009 d'une jeune femme de 27 ans, prise en charge tardivement.
Lors de l'examen de l'affaire, en janvier dernier, le tribunal avait requis un an de prison avec sursis pour la permanencière, chargée de gérer les appels adressés au 15.
L'appel du procureur Yves Gambert porte en outre, selon son communiqué, sur la relaxe prononcée le 16 mars au bénéfice du CHU d'Angers, poursuivi pour le même chef et contre lequel une amende de 50.000 euros avait été requise.
Le 9 avril 2009, Arnaud Blot avait multiplié les appels au 15 et décrit auprès de Florence Madet, permanencière auxiliaire de régulation médicale (Parm) du Samu, le malaise dont était victime sa compagne âgée de 27 ans, qui avait mis au monde son troisième enfant un mois et demi auparavant.
Il était reproché à Florence Madet d'avoir mal analysé la situation alors qu'elle disposait des éléments pour le faire, la mission des Parm étant notamment de prioriser les appels en fonction de la gravité du cas exposé et de l'urgence perçue, et de transmettre le cas échéant au médecin régulateur.
A la barre, Florence Madet, décrite comme une professionnelle consciencieuse, avait expliqué qu'elle pensait avoir affaire "à une crise d'angoisse" et qu'elle "était restée sur cette idée première", ne transmettant pas l'appel en priorité aux médecins du Samu.
Concernant le Centre hospitalier universitaire, il lui était reproché d'avoir organisé le service de permanence du 15 avec un seul médecin régulateur malgré l'importance de l'activité, d'avoir laissé aux Parm une autonomie de traitement des appels excédant leur compétence et de ne pas leur avoir proposé une formation adaptée.
Selon l'expertise médicale qui avait retenu l'embolie pulmonaire comme hypothèse la plus probable du décès, faute d'autopsie, il est impossible d'affirmer qu'une intervention plus rapide des secours aurait permis de sauver Stéphanie Rousset.