Depuis l'annonce de l'arrivée d'Uber à Nantes, les professionnels sont sur le pied de guerre. Cette concurrence aux taxis traditionnels est jugée déloyale et même dangereuse pour ses utilisateurs.
Une startup en plein boum
Uber est né outre-Atlantique, à San Francisco exactement, en 2009. Elle fonctionne grâce à une application pour smartphone mettant en relation des clients et des chauffeurs amateurs qui proposent des prix moins élevés que les taxi professionnels. Le succès est immédiat. En 2013, la filiale française, jeune de deux ans seulement, enregistre déjà 1 milliard de chiffre d'affaire. En bourse, Uber a été évalué à 18 milliards de dollars (réf: le Wall Street Journal). Quant à l'application, Uberpop, elle est actuellement présente dans 250 villes dans le monde.
Des chauffeurs dangereux
La première plainte contre Uber est celle d'un père américain dont la petite fille a été renversée sur un passage piéton par un taxi Uber. Les chauffeurs, amateurs rappelons le, sont régulièrement accusés de manquer d'attention et d'avoir les yeux rivés sur leurs téléphones pour guetter les commandes qu'ils reçoivent via l'application.La société a également fait l'objet de deux plaintes pour viol, à New Delhi, en décembre dernier et dix jours plus tard à Boston. Pour chercher à rassurer ses clients, la société a aussitôt réagi en mettant en place un bouton panique, mais uniquement en Inde, et assure vérifier les antécédents de tous ses chauffeurs.
Concurrence déloyale
La startup s'étend. Après Paris, Lyon, Toulouse et Bordeaux, Uber lance son application à Nantes, Strasbourg et Marseille le 8 juin dernier et chaque fois, les professionnels se mobilisent. Ils accusent Uber de concurrence déloyale. Il faut savoir qu'en installant son siège au Luxembourg, Uber évite les impôts et propose ainsi des prix très avantageux à des clients plus que ravis.Est-ce légal?
Le préfet du Nord ne s'est pas posé la question. Il a interdit par arrêté le service de UberPop pour "concurrence déloyale" le 27 mai dernier.A l'échelle nationale, la situation de la startup est plus complexe. Pour l'heure, la loi Thévenoud promulguée en octobre 2014, oblige les voitures de transport avec chauffeur (VTC) à travailler uniquement sur réservation, à solliciter une carte professionnelle après avoir passé une formation de 250 heures, et avoir une assurance spécifique.
Le Conseil Constitutionnel a ensuite complété cette loi en autorisant à utiliser la tarification des taxis tout en leur interdisant la maraude. Le sort définitif d'Uber sera fixé le 30 septembre prochain.
Ailleurs dans le monde?
L'Italie est la dernière a avoir interdit l'application Uberpop sur son territoire. Elle suit ainsi l'exemple de l'Angleterre, l'Inde, les Pays-Bas et l'Allemagne.