Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a réagi ce mardi matin au micro d'Europe 1 au viol et au meurtre d'une jeune adolescente par un multirécidiviste le 20 août à Nantes.
"C'est un crime atroce" a réagi ce mardi matin le garde des Sceaux au micro d'Europe 1, qui a exprimé sa "compassion pour la famille de cette jeune femme"."J'ai demandé une inspection pour savoir si la Justice a dysfonctionné. Si la justice a dysfonctionné, il y aura des sanctions", a précisé Eric Dupond-Moretti.En 2005, le suspect dans cette affaire avait été condamné aux assises à 18 ans de réclusion criminelle pour neuf viols, trois tentatives et une agression sexuelle commis dans la Vienne, en Charente-Maritime et en Charente entre 2001 et 2003.
Libéré en 2016, il avait retrouvé du travail et s'était installé à Mésanger, en Loire-Atlantique, près d'Ancenis.
"Il a été remis en liberté avec un suivi judiciaire et il a été suivi", a précisé le ministre de la Justice avec beaucoup d'émotion, "si la justice a dysfonctionné, je ne me cacherai pas derrière mon petit doigt, il y aura des sanctions".
"A cet instant précis, on peut penser que le suivi a été effectif. C'est un suivi médical, a précisé Eric Dupond-Moretti, qu'est ce que vous voulez que je vous dise, la rémission des crimes, ça n'existe pas, je n'ai pas de baguette magique".
S’il suffisait de cogner pour que notre société soit pacifiée, il y a des siècles qu’elle le serait
"Après un drame comme celui-là, on doit se taire. Et on n'est pas obligé de faire dans la surenchère populiste", a ajouté le ministre, réagissant aux critiques virulentes formulées par l'extrême droite et la droite ce week-end.
"La France, ce n'est pas un coupe-gorge", s'est-il indigné, en rappelant que le taux de réponse pénale est "de plus de 90%". Pour lui, "on ne peut pas dire que la justice ne fonctionne pas".
Le rétablissement des peines plancher ou de la rétention de sûreté, qui permet le placement de détenus qui ont exécuté leur peine mais présentent toujours un risque élevé de récidive dans des centres de soin, "ça n'arrangera rien", a-t-il
jugé.
En revanche, "il y a un vrai sujet, c'est la réaction de la justice qui parfois est tardive", a-t-il reconnu, en promettant des mesures pour inventer "une réponse qui soit immédiate à la petite délinquance".
Eric Dupond-Moretti a par ailleurs récusé "l'ensauvagement de la société" dénoncé par la droite et par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
"L'ensauvagement, c'est un mot qui (...) développe le sentiment d'insécurité", a-t-il estimé. Or "pire que l'insécurité, il y a le sentiment d'insécurité" qui est "de l'ordre du fantasme" et est nourri par "les difficultés économiques" et "certains médias", selon lui.
Les obsèques de Céleste sont actuellement célébrées ce mardi après-midi en l'église Saint-Félix à Nantes.