Conflit Israël-Palestine, "un cauchemar" vécu à distance par la communauté juive de la région

Alors que de nombreux ressortissants français fuient les bombardements et les attaques du Hamas, et attendent leur rapatriement d'Israël, à Nantes, les événements qui se succèdent depuis le week-end dernier suscitent l'effroi et la peur.

Des corps, recouverts de bâches noires, alignés dans les rues d'un kibboutz, que l'armée israélienne évacue un à un. Des dizaines de civils, hommes, femmes, enfants, poignardés, exécutés, massacrés.

C'est l'une des nombreuses images qui, depuis samedi et les attaques perpétrées par des groupes armés du Hamas, hantent les juifs de France.

Des images qui ravivent des souvenirs terrifiants. Des souvenirs indélébiles et traumatiques, qui transcendent les générations, comme le souligne, ému et choqué, René Gambin, président de l'ACI, Association Cultuelle Israélite de Nantes 

"Notre communauté est entièrement solidaire de l'état d'Israël, et du peuple d'Israël.

Ce que l'on voit là, un certain nombre de personnes âgées qui ont vécu la Shoah font un lien immédiat avec ce qu'on fait les nazis quand ils rentraient dans les shtetls* en Hongrie, en Roumanie, etcetera. On est devant la même chose. C'est-à-dire que ce n'est pas une guerre, c'est un groupe de terroristes qui avait comme objectif de massacrer le plus d'israéliens."

René Gambin

président de l'ACI, Association Cultuelle Israélite de Nantes 

"Un cataclysme"

Aux Sables d'Olonne, depuis samedi, Charles Aidan est rivé aux chaines d'informations qui retransmettent en continu les images des massacres. 

Son téléphone, à portée de main, sonne constamment. Les amis appellent pour le soutenir. Ils savent que son fils Gilles, sa belle-fille et ses petits-enfants vivent dans un kibboutz, dans le nord d'Israël, non loin de la frontière avec le Liban, à moins de 200 km de Jérusalem.

Pour l'instant, ils ont été épargnés et sont saufs. Son fils, installé en Israël depuis 30 ans l'appelle le plus souvent possible, pour lui donner des nouvelles, pour l'informer aussi de l'état d'esprit qui prévaut autour de lui.

"Il me dit, que toutes les personnes qui vivent là-bas pensent que c'est un cauchemar, parce que dans l'imaginaire collectif il était impensable qu'ils ne soient pas en sécurité sur la terre d'Israël".

Charles Aidan

vice-président de l' association Dialogue pour la Paix du Pays des Olonnes

Charles est inquiet, il pressent que les affrontements vont se durcir.

S'il est en colère face aux massacres de civils, et à ce qu'il nomme un cataclysme, cet homme de foi veut continuer à espérer que le dialogue reprenne entre les religions.

Ces prochains jours, il va rallier les mouvements prévus pour soutenir son peuple. 

Ce jeudi, un rassemblement est organisé à 15 h devant le temple protestant des Sables d'Olonne. Dans la soirée, c'est à Nantes qu'une soirée œcuménique est annoncée à 19 h 30 à la synagogue. Un édifice implanté dans le centre-ville depuis 1870.

*Un shtetl est un village, un bourg ou un quartier juif d'Europe de l'est. Les shtetls ont disparu à la suite de la collectivisation soviétique et de l'extermination des juifs par les nazis.