Alors que les Jeux de Paris 2024 étaient censés offrir une pause bienvenue dans les tensions politiques, Toulouse (Haute-Garonne) semble faire exception. Sur les réseaux sociaux, en plein mois d'août, les débats s'enflamment autour de la crise internationale à Gaza.
Pour les Jeux de Paris 2024, Emmanuel Macron a appelé le personnel politique français à une "trêve olympique". Une accalmie plutôt respectée, au point que l'on en oublierait presque l'absence de nomination d'un nouveau Premier ministre issue des résultats des élections législatives, sauf à Toulouse (Haute-Garonne).
Les polémiques ne se déroulent pas dans l'atmosphère cossue de la salle des Illustres de la mairie toulousaine, mais dans le milieu beaucoup plus trivial des réseaux sociaux. Par twetts interposés, majorité municipale et opposition s'haranguent notamment sur la crise internationale à Gaza.
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Un drapeau palestinien comme serviette à la piscine
Dernière polémique en date, un post du député LFI de la Haute-Garonne, Hadrien Clouet, sur le réseau X. L'élu exhibe une serviette aux couleurs de la Palestine à la piscine municipale toulousaine Alex-Jany.
Nos piscines municipales, je le rappelle, sont un service public ouvert à TOUS les Toulousains, quelles que soient leurs opinions.
— Jean-Luc Moudenc (@jlmoudenc) August 7, 2024
Ce sont des lieux de détente où les débats politiques - et encore moins les provocations outrancières - n’ont pas leur place. Du moins tant que je… https://t.co/kBrFOwmDTs
Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a critiqué ce geste comme une "provocation outrancière", affirmant que "tout n’est pas politique" et que les piscines devraient rester des lieux de détente. Nicole Yardeni, ancienne présidente du Crif Midi-Pyrénées, a ajouté que la photo aurait pu être prise à la piscine Alfred-Nakache, en référence à Alfred Nakache, un nageur déporté à Auschwitz, accentuant ainsi la controverse. François Piquemal, un autre député LFI, a défendu Clouet, questionnant en quoi une serviette aux couleurs de la Palestine pouvait être considérée comme provocatrice.
Une ministre nationaliste et conservatrice
Quelques jours plus tôt, c'est l'opposition qui s'est lancée à l'attaque. Dans un communiqué de presse, le groupe d'élu-es d'opposition à Toulouse et Toulouse Métropole dénonce la photo postée sur les réseaux sociaux de Miri Regev, ministre du gouvernement Netanyahou aux côtés de Jean-Michel Lattes adjoint au maire de Toulouse et représentant de Tisséo.
"S’afficher ouvertement et sur les réseaux sociaux avec une ministre du Likoud, siégeant au sein d’un gouvernement d’extrême-droite, connue pour ses prises de position racistes (elle a notamment comparé les immigrés soudanais à un “cancer”) et ouvertement colonisatrice n’est pas acceptable. Et passer totalement sous silence la situation palestinienne et le risque génocidaire, la ségrégation raciale et la colonisation, ainsi que l’apartheid, déclarés illégaux par la Cour Internationale de Justice lors de son avis consultatif du 19 juillet 2024, ne l’est pas non plus" estime les élus d'opposition.
Membre du Likoud Miri Regev est notamment connue pour ses positions nationalistes, conservatrice et pour ses propos souvent controversées, en comparant notamment les migrants soudanais à un "cancer". Aucun membre de la majorité municipale toulousaine n'a, à notre connaissance, répondu à ces attaques de l'opposition.