Catalogne. "J'ai entrepris le voyage de retour d'exil", Carles Puigdemont, ex-président de la Generalitat annonce son retour à Barcelone jeudi

Sept ans après son départ forcé, Carles Puigdemont annonce dans un tweet, qu'il revient en Catalogne pour assister ce jeudi 8 août à l'investiture du socialiste Salvador Illa comme nouveau président de l’exécutif régional catalan.

Carles Puigdemont de retour en Catalogne. Après presque sept ans d'exil, l'ancien président de la Generalitat se dit prêt à revenir sur le territoire catalan dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux ce mercredi 7 août.

"M'arrêter serait une anomalie démocratique"

Député, élu au Parlement, Puigdemont a exprimé son désir d'être physiquement présent au Parlement ce jeudi 8 août afin de participer au débat d'investiture du nouveau président de Catalogne, le socialiste Salvador Illa.

"J'ai entrepris le chemin du retour", dit-il dans une vidéo publiée sur X, sans toutefois donner plus de précision quant à la manière dont il compte s'y prendre pour rentrer sur le territoire.

Effectivement, un mandat d'arrêt pèse toujours sur lui malgré la loi d’amnistie négociée par le Premier ministre Pedro Sanchez en échange du soutien de son parti Junts per Catalunya au parlement à Madrid. Mais le Tribunal Suprême espagnol refuse de l'amnistier.

Dans la vidéo, Puigdemont assume le risque d'être arrêté, même s'il assure que si cela se produit, ce sera un acte "illégal et arbitraire". Ce dernier est convaincu qu'"il n'y a pas d'autre chemin vers une normalité démocratique que la fin de la répression politique".

Si nous croyons en la loi et voulons qu'elle s'étende à tout le monde, nous ne pouvons pas rester silencieux face à l'attitude rébellion du Suprême.

Carles Puigdemont.

Propos sur X

La vidéo du député Puigdemont, ex-président de la Generalitat qui avait permis la convocation d'un référendum sur la question de l'indépendance de la Catalogne le 1er octobre 2017, a provoqué nombre de réactions dans la sphère politique espagnole.

"Le seul endroit où doit se trouver un putschiste, détourneur de fonds et fugitif comme Puigdemont, c'est en prison" twitte sur son profil le partit d'extrême droite espagnole Vox.

Le conseiller à l'Assemblée de Corse, Romain Colonna, envoie quant à lui via X tout son courage à Puigdemont en écrivant : "Comme depuis le départ, nous sommes à ses côtés et au côté du peuple catalan et nous lui apportons tout notre soutien !".

Une réception en grande pompe prévue à Barcelone

Malgré le secret qui entoure les conditions de retour de l'ancien président Carles Puigdemont, le parti Junts et les organisations indépendantistes ont toutefois révélé l'emplacement de la réception prévue ce jeudi 8 août.

Un rassemblement est convoqué dès 8 heures du matin sur le Passeig Lluís Companys de Barcelone, à côté du Parlement, afin d'accueillir Puigdemont après presque sept ans d'exil. La divulgation de cet évènement, qui devrait débuter à 9 heures, se répand comme une traînée de poudre. Des discours sont prévus, dont celui de Puigdemont.

Une possible suspension de l'investiture ?

Si l'arrestation a lieu, l'hypothèse selon laquelle le président du Parlement, Josep Rull, suspendrait la séance d'investiture se précise. Dans une interview accordée au journal digital catalan Vilaweb ce mercredi, Rull a déclaré qu'il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour éviter que Puigdemont soit arrêté dans l'exercice de ses fonctions dans l'enceinte du Parlement qui est un lieu "sacré".

"S'ils arrêtent le président Puigdemont, je ne peux pas accepter que l'investiture se déroule normalement", a-t-il déclaré. Au cas où les forces de sécurité entreraient dans le Parlement avec l'intention de l'emmener, il a souligné qu'il tenterait d'emmener l'ex-président dans "un endroit aussi sûr que possible, mon bureau. Je suis très clair à ce sujet".

Un dispositif de sécurité sans précédent

L'annonce du retour de Carles Puigdemont toujours visé par un mandat d’arrêt en Espagne, provoque un branle-bas parmi les forces de l'ordre. Les Mossos achèvent actuellement la mise en place d'un dispositif sans précédent pour sécuriser toutes les entrées du Parlement de Catalogne et arrêter Carles Puigdemont avant qu'il ne pénètre à l'intérieur du bâtiment.

L'environnement du Parlement montre déjà les signes distinctifs, 24 heures avant le début de la séance plénière d'investiture d'Illa, nouveau président de Catalogne, d'une augmentation de la sécurité, avec plus de barrières et de filtrages. Dans un même temps, la police catalane semble avoir déjà déployé plusieurs moyens et même contacté l'avocat de Puigdemont afin de l'arrêter avant qu'il n'arrive à Barcelone.

Les responsables des Mossos d'Esquadra veulent ainsi éviter tout "éclat médiatique" d'une éventuelle arrestation de l'ancien président devant un parterre de partisans et les médias internationaux.

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