En exil depuis plus de six ans, l'ancien président de la Catalogne mène campagne pour les élections parlementaires de l'autre côté de la frontière, dans les Pyrénées-Orientales.
Les Catalans sont appelés aux urnes le 12 mai 2024 pour élire leur Parlement, qui siège à Barcelone. Mais le scrutin se joue en partie de l'autre côté de la frontière, dans les Pyrénées-Orientales. L'ancien président catalan Carles Puidemont, en exil depuis plus de six ans, fait campagne à distance.
Des meetings tous les soirs
Installé depuis peu dans la vallée de Vallespir, il tient tous les soirs des meetings à Argelès-sur-Mer, où il fait venir des autobus remplis de sympathisants. Comme ce militant, muni d'une pancarte "Carles Puigdemont, notre président". "On a traversé la moitié de la planète avec cette pancarte, Bruxelles, Strasbourg, partout !", raconte-t-il.
"La Catalogne Nord a joué un rôle très important lors du référendum de 2017. Des urnes étaient cachées ici. On a des liens très forts", assure-t-il.
Élu député européen depuis 2019, Carles Puigdemont bénéficie d’une immunité parlementaire qui lui permet de circuler partout, en dehors de l’Espagne. Pour lui, les Pyrénées-Orientales sont le meilleur lieu où faire campagne aujourd'hui.
"La frontière s'estompe"
"C'est vrai que c'est de l'autre côté de la frontière, mais cette frontière s'estompe et nous pouvons être en contact pour la première fois depuis six ans et demi avec des personnes qui peut-être ne nous ont pas vus depuis longtemps", explique l'ancien président de la Catalogne.
Pouvoir être en contact direct, face à face, avec les gens, c'est très réconfortant pour moi.
Carles Puigdemont, candidat à l'élection parlementaire de Catalogne
Malgré la frontière, Carles Puigdemont dit se sentir "comme chez [lui]" en Catalogne nord : "Je sens une envie d'accueillir toutes les personnes qui viennent nous voir. Tout le monde m'aide comme il le peut."
Bientôt la fin de l'exil ?
Carles Puigdemont est toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt délivré par le procureur d’Espagne pour rébellion, sédition et malversation pour avoir autorisé la tenue d'un référendum sur l'indépendance de la Catalogne. Une loi d'amnistie pour les indépendantistes catalans a toutefois été adoptée par les députés espagnols le 14 mars dernier. Si elle est validée par le Sénat, l'exil de Puigdemont pourra prendre fin.
Écrit avec Henry Villetard de Laguerie.