Coronavirus. Grâce au confinement, le chant des oiseaux rhabille la ville, prenez le temps de les écouter et les compter

Avec le confinement peut-on parler d'un "retour des oiseaux en ville" ? Pas tout à fait, répond Olivier Retail, directeur de la LPO Bretagne. L'occasion de faire le point sur la présence et l'état de santé des petits chanteurs de nos villes.

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Ils chantent à tue-tête, se promènent un peu partout en ville sans attestations de déplacements et ne sont jamais contrôlés. Il suffit d'ouvrir nos fenêtres pour les entendre.

Avec le silence du confinement, les oiseaux ont repris de la voix.

Directeur de la LPO Bretagne et photographe passionné de la faune et de la nature, Olivier Retail est plutôt mesuré lorsqu'on lui demande si cette période de confinement favorise le retour des oiseaux en ville.

Le phénomène qui se passe aujourd'hui est plutôt, à mon sens, celui de la baisse de la pollution sonore. Disons que les gens redécouvrent qu'il y a des oiseaux en ville. On les entend mieux, tout simplement
 

Observation les oiseaux, une occupation à effectuer seul ou en famille

Afin de mobiliser les contributeurs à l’Observatoire des oiseaux des jardins durant cette période de confinement forcée, la LPO a lancé un défi aux contributeurs : "Confinés mais aux aguets !"

Ainsi, pendant la période de confinement, les citoyens sont invités à observer tous les jours les oiseaux de leur rue ou jardin durant 10 minutes et faire parvenir ces observations (les plus exhaustives possibles) sur le site de l‘Observatoire.

Une manière d’occuper sa pause-café si on est en télétravail ou une activité à faire avec les enfants. Rendez-vous le site oiseauxdesjardins.

Ce travail, en plus d'être un loisir ou l'occasion "d'un apprentissage formidable pour les enfants" permet de recueillir des données jugées infiniment précieuses par la LPO.

Véritable "science participative", ce sont autant d'indicateurs mis en réseau au niveau européen sur le comportement des oiseaux ou leurs modes de déplacement et migration.

Un défi similaire a également été lancé pour le public "pro"via Faune France.
 

Quels types d'oiseaux trouvent-on en milieu urbain ?

Les villes attirent des oiseaux "généralistes", explique Olivier Retail. Ils ne dépendent pas d'un type de milieu particulier et sont capables de s'adapter facilement à la présence et l'activité humaine. Ces populations sont de plus en plus importantes et posent parfois des soucis comme les pigeons ou tourterelles dont les déjections maculent les édifices.

Arrivées massives également des étourneaux qui, trouvant leur alimentation dans les cultures avoisinant les grandes aglomérations en journée, rentrent le soir "se mettre au chaud" dans les villes. Une chaleur qui limite leur dépense énergétique et favorise leur survie.

Autres voisines des hommes, on peut citer les pies et corneilles. Tous ces oiseaux sont identifiables en milieu urbain et en nombre.

Les espaces verts et jardins restent, bien évidement, des lieux privilégiés pour l'écoute et l'observation. Ils favorisent la présence de passereaux, rouges gorges, grives, merles, mésanges bleues ou charbonnières.

Les moineaux ne sont donc pas les plus nombreux ?

"Contrairement aux idées recues la population des moineaux décline", souligne Olivier Retail "ils ne vont pas bien du tout".

En cause, la raréfaction des insectes et des lieux de nidification. Selon la LPO, Paris aurait vu disparaitre 3 moineaux sur quatre ses treize dernières années.

Et ce n'est guère mieux hors les villes puisqu'une autre étude de la LPO conduite en mars 2018 révèle que ces quarante dernières années les trois-quart de leur population aurait disparu de nos campagnes.
 

Quelles espèces se plaisent "à la maison"?

Les hirondelles et les martinets se plaisent à nicher dans le bâti. Hirondelles de fenêtres en ville et hirondelles rustiques que l'on trouvent en nombre dans les hameaux et les fermes. 

Concernant les martinets, oiseaux des villes, leur population comme celle des moineaux, est menacée par la difficulté qu'ils ont à nicher dans les constructions nouvelles et leurs nouveaux matériaux, parpaing, enduits, verre et acier qui n'offrent pas de "cavités".
 

Que faut-il faire dans nos parcs et jardins pour favoriser le retour des oiseaux ?

Ce n'est plus le moment de tailler vos haies ou vos buissons, espaces privilégiés de nidification. Il faut également cesser de les nourrir, oubliez les graines, l'hiver est fini les oiseaux ont désormais besoin de protéines, insectes et vers de terre. 

Passez plutôt à l'observation et n’hésitez pas à relayer ces défis sur vos réseaux et supports de communication. L'observation des oiseaux est une activité réparatrice et bienfaisante !

 

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