Covid 19, un an après : ces maires élus en pleine pandémie

L'an dernier à la même époque, nous votions pour le premier tour des élections municipales, le second tour était reporté en juin. Les élus du premier tour ont dû attendre pour prendre leurs fonctions, les communes ont vécu au ralenti. Retour sur cette étrange période, dans 2 villes de notre région.

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Le Covid fait partie de nos vies depuis plus d'un an maintenant. Le 15 mars 2020 se déroulait le premier tour des élections municipales, avant le report du second tour en juin. Une situation inédite qui a contraint les maires élus au premier tour à attendre un peu pour prendre leurs fonctions. Exemple à Craon, en Mayenne, et La Turballe en Loire Atlantique.

Craon, petite ville de Mayenne, 4 700 habitants et un nouveau maire : Bertrand de Guébriant. En mars dernier, l'enfant du pays est élu au premier tour. Un premier mandat en pleine crise sanitair

"Il y a un an, ici il n'y avait aucun véhicule" se rappelle le nouvel élu.

"Les commerçants étaient fermés pour la plupart, sauf la boulangerie qui est derrière et les commerces de bouche. Tout le reste était fermé"

"Donc on avait vraiment l'impression d'être dans une ville morte voire une ville fantôme" rappelle Bertrand de Guébriant.

Comme toutes les villes de France, Craon est confiné. Le Covid 19 empêche la tenue du nouveau conseil municipal. Le futur maire n'est officiellement pas encore en fonction.

"L'équipe précédente était encore en place. On leur avait proposé de les aider mais ils ont décliné notre offre et ont préféré gérer ça à leur manière. Sans nous." détaille le maire.

C'est donc dans sa propriété, au Château de Craon, que Bertrand de Guébriant passe ses deux mois de confinement, loin des affaires de la commune et de ses administrés. Mais pas de son équipe, avec qui il tente, à distance, de préparer ses dossier.

"Le bureau dans lequel on se trouve je ne l'avais pas beaucoup pour moi", se rappelle Bertrand de Guébriant, "car j'ai cinq enfants et ils étaient en télétravail également. C'est vrai que ce n'était pas trop évident. Ils monopolisaient un peu les ordinateurs. Pour nos activités professionnelles diverses avec mon épouse ce n'était pas simple".

La commune vit au ralenti. Parmi les grands changements alors, la fermeture des établissements : plus d'école, plus de cantine. Et des agents municipaux au chômage technique.

"Le vide complet", se rappelle Éric Sallé, le responsable des services périscolaires de la commune "un bâtiment vide qui ne vit plus c'était ça en fait."

"On a reussi à s'adapter, à appliquer ce qu'on nous a demandé je pense. Mais c'est un travail de tous les jours", précise Eric Sallé.

"On regardait parfois l'ordinateur avec anxiété. On se demandait un peu ce qui allait encore nous tomber dessus pour l'appliquer" conclut Éric Sallé.

Le plus grand chantier de la commune, le futur groupe scolaire, a pris entre 2 et 5 mois de retard. Quant aux commerces, essentiels ou non à Craon, c'est la solidarité et le lien de proximité qui l'ont emporté. 

"Les gens ont quand même joué le jeu", constate Marie-Cécile Beaugeard, commerçante,  "dés la réouverture ils sont revenus. Ils nous ont fait confiance, ils ont attendu pour acheter."

"Certes on a eu moins de rentrée sur le restaurant scolaire et des choses comme ça", renchérit Bertrand de Guébriant, "mais il y a eu aussi beaucoup de charges en moins donc le résultat de 2020 est plutôt satisfaisant".

L'économie, le nerf de la guerre, surtout en temps de crise. Didier Cadro, Le maire fraîchement élu de la Turballe en a bien conscience lui aussi. Il a été tout de suite associé par son prédécesseur à la gestion de crise.

Car le premier port de pêche de Loire Atlantique a connu 40 % de tonnage en moins durant les 3 mois de confinement. 

En visite sur le port de La Turballe, un dialogue s'installe entre l'élu et un pêcheur.

"Comment vous avez vécu la crise sanitaire en mars, avril, mai et puis pendant le confinement et puis maintenant ?", demande Didier Cadro.

"On s'est arrêté dix jours et puis quand on a vu la démarche on est reparti en mer." répond Benoît Le Cam, pêcheur à La Turballe.

"Nos poissons se vendaient plus cher. On a bien travaillé. On n'a pas perdu de l'argent par rapport à si on était resté le long du quai".

Ludovic Leroux, lui aussi pêcheur à La Turballe, se souvient "si on prend le poisson frais, la langoustine, tout s'est tenu mais à part ça toutes les autres espèces ça a descendu".

"Tous les marchés en France étaient fermés" analyse le maire de La Turballe, "or il ne suffit pas de pêcher il faut aussi pouvoir revendre".

"Assez vite avec notre ancien maire on a envoyé un courrier au sous-préfet. D'autres maires ont fait la même chose. Et rapidement nos marchés ont réouvert et ils ont pu écouler leurs poissons."

La plage avait des allures de désert.

L'interdiction des baignades, promenades, et activités nautiques a généré aussi quelques frustrations.

"On n'a pas compris" avoue Didier Cadro.

"Même nous à la mairie, avec mon collègue l'ancien maire, on se posait beaucoup de questions et on n'avait pas forcément de réponses de la part de l'Etat. Ça a été un peu la stupeur. Un mauvais souvenir bien sûr. Vivement demain qu'on revienne à nos libertés", conclue le maire de La Turballe.

 

Soignants, commerçants, employés de supermarché, artistes, élus ou encore parents : nous les avions rencontrés il y a un an. Aujourd’hui ils nous racontent leur année Covid. Pour les découvrir, cliquez sur un point, zoomez sur le territoire qui vous intéresse ou chercher la commune de votre choix avec la petite loupe. 

 

 

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