Depuis le 14 mars 2020, les cinémas ont été fermés 233 jours en raison de la pandémie de Covid-19. Des actions symboliques sont organisées ce week-end pour demander la réouverture des salles obscures.
La date de mobilisation des cinémas n’a pas été choisie au hasard. L’opération #OuvrezLesCinemas, se déroule entre ce vendredi 12 mars, jour de la cérémonie des Césars, et le dimanche 14 mars, jour de la première fermeture des salles de cinéma en 2020.
Les actions sont multiples et symboliques pour réclamer la réouverture des salles de cinéma et mobiliser le public. À Nantes, Le Katorza propose ainsi de rejoindre ce samedi à 14h la file d’attente extérieure devant le cinéma, "comme au bon vieux temps", et annonce une "non-séance de cinéma exceptionnelle, dans le respect du protocole sanitaire", à 14h30.
À Bouguenais, le cinéma associatif Le Beaulieu appelle les bénévoles et les enfants à se rassembler samedi à 15h pour une photo devant le cinéma, dans le respect des gestes barrières. La direction réclame notamment la reprise des séances de cinéma pour le public scolaire, à l’arrêt depuis un an. "Il nous semble grave et lourd de conséquences que les enfants soient ainsi privés de tout un pan d'éducation artistique et culturelle", explique explique Elise Guignard, sa directrice.
Sans perspective de réouverture, les propriétaires et responsables de cinéma se désespèrent. "On demande au moins d'avoir un horizon, un calendrier. On n’a jamais de réelles informations, c'est très compliqué de travailler comme cela", confie Elise Guignard.
François Lesuisse, propriétaire indépendant du cinéma Le Grand Palace, aux Sables-d'Olonne, décrit lui une "situation insoutenable, une catastrophe économique". À la tête d'un complexe de sept salles, il doit dans les prochains jours commencer à rembourser le prêt garanti par l'Etat (PGE) ou décider de le reporter d'un an et assumer de fait le paiement des intérêts. "Nous sommes au bord du précipice financièrement. Nous ne pouvons pas créer de la trésorerie et nous n'avons pas de projection d’ouverture", s'exaspère ce propriétaire.
Le cinéma, "c'est un phare dans la ville", tempête François Lesuisse. Il ne comprend pas pourquoi les cinémas ne sont pas autorisés à rouvrir, alors que toutes les procédures de respect des normes sanitaires sont en place. Et s'agace de ces réunions reportées entre la profession et le ministère de la Culture. Une rencontre doit cependant avoir lieu ce vendredi 12 mars, mais sans la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot.
À Challans, en Vendée, le CinéTriskell, inauguré le 26 juin dernier, a convié les spectateurs à un temps d’échange ce vendredi. Une trentaine de spectateurs sont venus apporter leur soutien et confirmer leur impatience à retrouver les salles obscures.