L'Agence Régionale de Santé a fait le point ce mardi 27 octobre, au vu des indications fournies par les services de santé. Les différents membres de l'ARS ont dressé un bilan très inquiétant de la situation en Pays de la Loire.
Le directeur de l'ARS est inquiet. Tous les indicateurs vont dans le sens d'une augmentation vertigineuse des cas positifs au coronavirus. Le nombre des arrivées aux urgences en est la meilleure preuve.
Jean-Jacques Coiplet en appelle à la responsabilité de tous. Jeunes comme moins jeunes. Il faut limiter au maximum les relations interpersonnelles.
"Une partie de la population ne mesure pas les conséquences de nos comportements".
Et de citer le second cluster apparu à Nantes à Audencia, cette fois sur le campus de Sciences Com "En dépit des recommandations de la direction, une soirée regroupant environ 70 personnes a été organisée dans un appartement privé. 8 étudiants ont été testés positifs..."
Début octobre, un cluster avait été détecté sur le campus de l'école de commerce Audencia, l'autre site nantais du groupe.
Pour Pierre Blaise, le directeur scientifique de l'ARS des Pays de la Loire, "les jeunes ne sont pas les coupables et les bars leurs complices ! Le virus se sert de leurs interactions pour diffuser dans la population générale".
Et de rappeler que, si les étudiants ne font pas partie des personnes à risque, leur parents si ! "Si à 45 ans on échappe au covid, l'hôpital ne pourra pas soigner un infarctus" !
Une circulation accrue du virus
Le virus circule de façon très large dans la population. "On sait désormais que ne n'est pas dans les entreprises, pas dans les amphis des universités. Mais à chaque fois qu'on baisse la masque, on risque de contaminer la persone qui est en face". Et Pierre Blaise de citer quelques scènes de la vie courante où la vigilance recule, "les pauses clopes, les pauses café, les repas pris en commun".Alain Mercat professeur au CHU d'Angers et président de la Commission médicale d'établissement, le reconnait volontiers, "le masque est une contraite désagréable pour tous. J'ai des fils de 20 et 24 ans, je vois bien comment ils réagissent, mais il faut protéger l'hôpital d'une demande excessive, il ne faut pas baisser la vigilance pour ne pas pénaliser l'hôpital".
Les cinq départements de la région sont en situation critique. "Ce n'est pas l'ARS qui prendra la décision d'un couvre feu", précise Jean-Jacques Coiplet, "ce sont les préfets et le gouvernement qui décideront des mesures à prendre".
On voit mal comment l'éviter. A l'exception du département du Maine-et-Loire, la région des Pays de la Loire a bénéficié d'un sursis inespéré. Avec une progression des cas positifs multipliée par trois en une semaine dans les Ehpad, avec un taux de positivité de 14,2 dans la population et même de 15,5 chez les plus de 65 ans, la décision ne devrait plus tarder.
incidence cas/100 000 | taux de positivité en % | |
Nantes métropole | 334 | 15,2 |
Angers | 385 | 16,8 |
Laval | 195 | 11,9 |
Le Mans | 243 | 12,6 |
La Roche-sur-Yon | 127 | 11,2 |