Comme partout en France, les Pays de la Loire ont subi des destructions d'emploi, les zones rurales et les villes moyennes résistent mieux à l'effet pandémie. A l'exception de Saint-Nazaire, la région semble relativement épargnée par la crise.
Une situation très inégale selon l'endroit où l'on se trouve. C'est ce qui ressort de l'étude publiée mi-avril par France Stratégie sur la crise liée au Covid 19. Dans cette publication, l'hexagone est divisé en 305 zones, qui ont été classées en fonction de l'impact sur le chômage et sur les destructions d'emploi.
Saint-Nazaire, la zone la plus touchée
Pour les Pays de la Loire, c'est le bassin de Saint-Nazaire et de la presqu'île guérandaise qui se détache tout particulièrement, en 20e position des zones de métropole les plus touchées par la crise économique. Entre juin et septembre, le taux de chômage y est passé de 7,2% à 9%. En cause, la place très importante prise par le secteur de l'industrie aéronautique et par le tourisme, très impactés en 2020.
Ainsi, la baisse des cadences d'Airbus, qui prévoit la suppression de 1 000 postes en Loire-Atlantique, a entraîné des plans sociaux chez les sous-traitants et un effet cascade dans les agences d'intérim.
Si les Chantiers de l'Atlantique n'ont pas vu de commandes annulées, cela ne suffit pas à compenser toutes les pertes d'emploi.
L'industrie et le tourisme peuvent repartir très vite
Cependant, Alain Schlesser, directeur général de la chambre de commerce et d'industrie des Pays de la Loire n'y voit pas le sujet d'une grande inquiétude : "L'un des indicateurs pris en compte dans cette étude est le chômage partiel, une mesure qui doit permettre aux entreprises de rebondir très vite une fois passée la crise."
Quant au tourisme, l'activité devrait, selon lui, repartir dès que les restrictions s'achèveront. Plus que pour l'industrie, il s'interroge sur certaines petites et moyennes entreprises, comme des cafés et restaurants qui ne rouvriront pas forcément leurs portes.
Le reste de la région plutôt épargné
A l'exception de Saint-Nazaire, beaucoup de territoires des Pays de la Loire figurent parmi les zones plutôt épargnées par la crise en 2020. Ainsi, Châteaubriant est le 4e territoire le moins affecté. Les Herbiers, le Mans, Saumur, Mayenne, La Roche-sur-Yon ou encore Laval et Angers font également partie des bons élèves.
Cela ne surprend pas non plus le directeur général de la CCI : "Il y a de beaux outils industriels, comme Scania à Angers, les tracteurs Claas au Mans, et tous les sites de production que l'on trouve en Vendée, au milieu du bocage." Ces territoires s'appuient aussi sur l'agriculture, l'agro-alimentaire et le BTP, qui ont tous été plutôt épargnés par la crise.
Certaines entreprises peinent à recruter
Une situation qui remonte bien avant le Covid : de nombreuses zones des Pays de la Loire faisaient partie des lieux où les entreprises peinent à recruter. D'ailleurs, la CCI animera prochainement une table ronde sur l'emploi des migrants.
Faute de candidats, certains employeurs, en Vendée notamment, se disent prêts à recruter des primo-arrivants à qui il faut trouver un logement, apprendre le français, ou accompagner pour leur permettre de passer le permis de conduire.
Parmi les facteurs d'optimisme, il y a aussi les demandes faites par les entreprises pour financer l'investissement industriels dans le cadre du plan de relance. 15% des dossiers reçus par l'agence de service et de paiement viennent des Pays de la Loire. "Alors que la région ne représente que 7% du secteur industriel au niveau national. J'y vois la preuve d'une industrie en bonne santé " conclut Alain Schlesser.
Légère baisse du chômage au premier trimestre
Au premier trimestre 2021, les chiffres publiés ce mardi 27 avril montrent une légère baisse du chômage : moins 1,5% du nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A, avec là encore, de grandes disparités selon les zones. La baisse est bien plus importante dans le Maine-et-Loire (2,6%) qu'en Loire-Atlantique où le département enregistre une baisse de seulement 0,3%.