Daria : le rock angevin prend des couleurs

C'est le quatrième album et le plus important dans la vie du groupe, peut-on lire sur leur site internet, "Impossible colours" débarque ce mois-ci sur nos platines et lecteurs numériques, du rock sans concession à la Daria.  Rencontre...

Chez les Daria, on ne tergiverse pas, on fait du rock. Un rock musclé, robuste, carré, avec ses côtés sombres et ses touches de couleurs, à l'image de ce perroquet qui domine la pochette du nouvel album "Impossible colours".

Camille au chant et à la guitare, Etienne Belin à la guitare, Germain Kpakou à la basse et le petit nouveau de la bande, MatGaz à la batterie, les quatre musiciens de Daria ont su transformer la fougue de leurs jeunes années en une puissance maîtrisée. Si vous vous demandez à quoi on reconnaît le style Daria. C'est simple : À cette force qui se dégage des albums et vous promet des lives ébouriffants.

Pour leur quatrième album, les Daria se sont payés un aller-retrour aux Etats-Unis, du côté de Baltimore où se trouve le MagPie Stage Studio du musicien et producteur Jay Robbins. Quelques jours d'enregistrement par un froid polaire et les revoici à la maison, un nouvel album sous le bras. Douze titres réalisés live qui pourraient bien nous sortir de la torpeur hivernale. 

Un voyage, un album, un clip, une nouvelle tournée... ça méritait bien une interview. Rencontre avec Camille.

Des couleurs sur la pochette, des couleurs dans le clip, des couleurs dans le titre. Que se passe-t-il chez Daria ? Vous vous lancez dans la bubblegum pop?

Camille Belin. Qui sait ? En vrai, nous n’avons pas trop réfléchi sur la pochette, cela est venu assez naturellement. Au fond, nous ne jouons toujours pas de la musique festive ou de la bubblegum pop, mais ce n’est pas pour autant que nous souhaitons toujours associer des couleurs sombres à notre musique.

Vous venez de sortir un quatrième album. Pourquoi les USA pour l'enregistrement ? Pour faire chouette sur la pochette ?

Camille. Nous n’avons pas choisi le pays de l’enregistrement plus que la personne avec qui nous voulions le faire, et il s’avère que J.Robbins tient son studio d’enregistrement, le MagPie Cage Studio, à Baltimore dans le Maryland.

Un enregistrement réalisé live, ça signifie quoi en 2016 ? Un retour au vrai rock?

Camille. Oula, je ne saurais dire ce qu’est le vrai rock, ce que je peux dire toutefois c’est qu’en 2016 en effet, ce n’est peut-être plus monnaie courante d’enregistrer un disque de rock sans trop utiliser l’ordinateur. Pour nous, c’est une démarche entamée sur le précédent album « Red Red » et dont nous ne pourrons plus vraiment revenir. Cela nous offre une cohérence qui nous convient, un groupe qui joue en ensemble et qui s’écoute plutôt qu’un empilement de prestations individuelles collées ensemble.

Pouvez-vous nous présenter Jay Robbins et nous expliquer ce qu'il a apporté à votre musique ?

Camille. Jay Robbins est un musicien et producteur américain de la scène de Washington DC, souvent liée à Fugazi et Dischord Record. Il a joué dans plusieurs groupes très influents dont Jawbox, Burning Airlines et Government Issue. Iain Burgess (Black Box Studio) nous avait fait découvrir Jawbox il y a plus de 10 ans de cela et nous avons collaboré avec Jay sur notre second album qu’il a mixé. La suite, c’est une rencontre sur un festival en Espagne en 2012, un disque commun sorti aux USA en 2013 et une tournée là-bas en Mars 2013. Nous avons gardé contact avec Jay qui avait exprimé le souhait de bosser avec nous, lorsque nous avons commencé à préparer ce qui allait devenir Impossible Colours, nous n’avons pas trop tergiversé, on a pris les billets pour Baltimore. Jay a apporté beaucoup au groupe en cela qu’il nous a permis de faire le disque que nous avions en tête : Garder ce que nous savons faire et aussi aller voir un peu plus loin, tester de nouvelles choses, de nouveaux sons, des pianos, des trompettes, des percus… En bref, nous lui avons fait totalement confiance durant l’enregistrement et le mixage, c’était très nouveau pour nous.

Je crois savoir qu'il va jouer avec vous sur une partie de la tournée en Février. Pourquoi ?

Camille. Jay a joué pas mal sur le disque, des guitares, claviers, percus et aussi pas mal de chœurs. Lorsque la tournée de Février s’est montée, on s’est dit qu’on aimerait qu’il soit à nos côtés, on lui a demandé si cela le tentait et il nous a dit oui. Il va donc nous rejoindre en tant que 5eme membre du groupe lors des concerts, c’est vraiment incroyable pour nous.

Un mot, un seul, pour décrire votre musique ?

Camille. J’aimerais dire « Sincère »

Seize ans d'existence, quatre albums, des concerts un peu partout. Toujours la même énergie, la même rage?

Camille. Oui toujours, mais l’énergie et la rage sont gérées différemment aujourd’hui. Nous avons grandi et vieilli avec le groupe, je crois que nous sommes plus sereins vis à vis de ce que nous entreprenons et accomplissons. Et oui, après 16 ans ensemble, on a toujours envie et besoin de se retrouver et jouer de la musique ensemble, partir en concert et avancer ! A ce tarif là, vous n’avez peut-être pas fini d’entendre parler de nous!

On peut dire que les angevins de Thugs vous ont ouvert la voix. Mais quels groupes ont accompagné ou orienté par la suite votre parcours ?

Camille. Ils sont nombreux. Quand on était ados on adorait Weezer ou  Chokebore par exemple, c’était bien ancré dans le rock 90’s et cela nous inspirait musicalement. Aujourd’hui je pense qu’on aime des choses plus variées et que l’on s’intéresse moins à ce que le mec joue sur sa guitare que ce que cela nous fait ressentir. Toutefois, la personne la plus influente sur nos parcours reste et restera Iain Burgess, nous lui devons énormément !

Que racontent vos textes ?

Camille. De manière générale Impossible Colours discute le poids des décisions, creuse les questions du passé, du futur. Les textes sont très importants dans le groupe et j’y travaille dur. La plume est parfois lourde mais c’est un vrai challenge personnel.

Que vous suggère cette vidéo ?

Camille. C’est un superbe morceau des Thugs. Nous adorons ce groupe depuis très longtemps ! La première fois que j’ai entendu Waiting c’était chez mes parents, Etienne avait ramené le disque du lycée, on s’est assis sur le lit et on a écouté tout d’une traite, on a adoré, nos parents…moins.

Votre album de chevet en ce moment ?

Camille. « I See Seaweed » du groupe Australien The Drones. Ce groupe est incroyablement captivant et puissant d’une manière qui leur vraiment propre ! Nous sommes très pressés d’entendre leur nouvel album à paraître en Mars !

Si vous deviez choisir entre la scène à perpète et le studio à perpète... Vous prenez ?

Camille. La scène sans hésiter !

De quoi seront faites les journées de Daria dans les prochaines semaines?

Camille. Assurément de quelques heures de route, d’échanges, de blagues et de fous rires dans le van, de nouvelles rencontres le temps d’un concert puis surtout de musique ! Et le lendemain on recommence.

Comment vit-on la sortie d’un disque chez Daria ? En faisant la fête ou en se rongeant les ongles ?

Camille. Je dirais ni l’un ni l’autre mais plutôt en bossant dur et en essayant de faire que les planètes s’alignent au mieux.

Merci Camille, merci Daria

Interview réalisée le 6 février 2016
Plus d 'infos sur le groupe ici et
Daria en concert
Le 10 février à la Scène Michelet à Nantes, le 11 février au Gibus à Paris, le 13 février au Chabada à Angers...
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