Élevage : les terres agricoles deviennent rares dans les Pays de la Loire

Grignotées par l'extension des aires urbaines, souvent plus profitables comme terrains constructibles que comme parcelles destinées à une agriculture d'élevage, les terres agricoles disparaissent petit à petit, au grand dam des jeunes fermiers.

Les champs et les prés font partir du paysage de notre région. Un paysage de plus en "mité" par les constructions d'habitations individuelles, de lotissements, de zones artisanales, commerciales.

Dans les Pays de la Loire, comme ailleurs en France, les terres agricoles sont grignotées par l'urbanisation, avec ici une spécificité supplémentaire, maintenir l'activité historique de l'élevage. Soit 80% des surfaces agricoles utiles dans la région. La concurrence est rude et les menaces, multiples.  D'ici à 2030 un exploitant sur trois sera en âge de prendre sa retraite, et on manque des candidats à la reprise.

 

Des terres agricoles mal valorisées

Anthony Vaillant est locataire. Ses vaches broutent à quelques dizaines de mètres des maisons. Il travaille dans la métropole de Nantes, et les terres avec lesquelles il travaille appartiennent à une centaine de propriétaires différents. Des petites parcelles, souvent de moins d'un hectare, jadis exploitées comme vignes ou comme jardin, en lisière de la cité ouvrière.

Depuis quelques années l'association Terre de Liens tente de racheter une partie de ces surfaces par l'épargne solidaire. Sans parvenir à convaincre plus d'une vingtaine de propriétaires.

Pour Élisabeth Guist'Hau administratrice régionale Terre de Liens, l'argument le plus souvent avancé est affectif, "je veux garder un lien à la terre, je veux garder un lien à l'histoire de mon grand-père qui effectivement faisait ce jardin, et l'autre argument c'est, peut-être que demain cela deviendra constructible et je pourrais en faire un profit plus important". Et sans doute le plus réel !

Anthony Vaillant redoute que, du jour au lendemain, un propriétaire décide de récupérer sa parcelle, pour la revendre ou l'utiliser. "Si on n'a plus de terre on n'a plus de ferme, et donc plus de quoi alimenter nos animaux en autonomie, c'est un problème. Aujourd'hui j'ai 35 ans, j'ai envie de faire ma carrière et de transmettre cette exploitation à d'autres plus jeunes, après. Je me dis qu'il faut qu'on arrive à sécuriser ce moyen de production".

La menace qui pèse sur les terres agricoles n'est pas partout la même, dans la métropole de Nantes ou sur le littoral, c'est l'étalement urbain qui pose problème. Ailleurs dans la région, il faut éviter la disparition de l'élevage au profit de la culture de céréales, ou de la production d'énergie.

En Pays de la Loire, le prix des terres agricoles est bas par rapport à la moyenne nationale. De quoi attirer des investisseurs, mais pour élever des vaches, pour installer des panneaux solaires par exemple. Une activité bien plus rémunératrice que l'élevage.

 

Pour éviter que les terres agricoles ne soient soumises aux seules règles de la libre concurrence, la SAFER, Société d'Aménagement Foncier et d'Établissement Rural travaille pour l'État, dans chaque département, pour orienter les ventes et les installations.

"L'élevage c'est non seulement des emplois directs, mais c'est également des emplois induits, dans l'industrie agroalimentaire qui suit, la transformation laitière, la transformation bouchère. Et puis, l'élevage c'est aussi le garant du maintien de la biodiversité dans les campagnes" explique Rémi Silve, le Directeur général délégué de la SAFER des Pays de la Loire.

Il faut avoir collectivement une vision à long terme, parce que la terre, ce n'est pas seulement une surface. 

 

 

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