Entre Noirmoutier et Préfailles, le 14 juin 1931, le naufrage du navire à passagers Saint-Philibert

Cela fait 90 ans. Le 14 juin 1931, le navire à vapeur Saint-Philibert sombrait entre Noirmoutier et Préfailles. Plus de 400 morts, seulement 8 survivants et des familles entières disparues. Le drame a profondément marqué les esprits à l'époque. Tous les 10 ans les Noirmoutrains se souviennent.

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C'est l'une des plus grandes catastrophes maritimes civiles en temps de paix en France. En 1931, le 14 juin, le Saint-Philibert faisait naufrage entre Noirmoutier et la Pointe Saint-Gildas à Préfailles. Au retour d'une journée d'excursion comme on en organisait beaucoup à l'époque. On se regroupait pour aller découvrir la région, en autocar, en train ou en bateau. Souvent le souvenir d'une vie pour les participants.

Le petit navire des Messageries de l'Ouest avait été affrété par un groupement de coopérateurs, "Les Loisirs". Plus de 500 personnes prennent place à son bord au départ de Nantes. Des employés, des ouvriers, leurs amis, leurs familles, originaires de Nantes et des environs. Quelques touristes aussi, ajoutés au dernier moment. Précisément, 467 adultes ont été contrôlés à l'embarquement, mais pas les enfants... Soit presque le double de la capacité du navire.

Le retour vire au drame

Le voyage aller s'est bien passé. Le Saint-Philibert a descendu l'estuaire de la Loire, puis a rallié le port de l'Herbaudière à Noirmoutier sans difficulté. C'est au moment du départ du voyage du retour que le drame s'est noué. Au cours de l'après-midi, le vent s'est levé, les conditions de mer, même pour cette courte traversée, seront difficiles. Des excursionnistes ont fait le choix de prendre l'autocar qui revenait sur le continent par le passage du Gois.

Le Saint-Philibert reprend cependant la mer. Les passagers se portent sur le côté tribord du navire pour se protéger des embruns. Le bateau gîte fortement, une vague le retourne d'un coup au large de la pointe Saint-Gildas, près de la bouée du Châtelier. Le vapeur sombre en quelques instants. Huit hommes seront repêchés par les secours, sept Français et un touriste autrichien.

Une catastrophe nationale

90 ans plus tard, les habitants de Noirmoutier se souviennent. Tous les dix ans, une cérémonie a lieu le 14 juin au petit cimetière marin du port de l'Herbaudière. Sur l'île, le drame est un peu tombé dans l'oubli, pourtant le naufrage du Saint-Philibert et son cortège de victimes avait eu un retentissement national en juin 1931.

"Il y avait eu 409 corps de naufragés retrouvés, des gens qui venaient passer une journée d'excursion à Noirmoutier. C'étaient des gens extrêmement modestes" insiste Liliane Gibault, la présidente de l'association Les Amis de Noirmoutier.

La catastrophe donnera lieu à des funérailles imposantes à Nantes. Aristide Briand, alors ministre des Affaires étrangères et député de la Loire-Inférieure (actuelle Loire-Atlantique) et plusieurs ministres étaient présents. La foule est considérable, à la mesure de l'émotion suscitée par le naufrage, près de 60 000 personnes se recueillent.

Un deuil impossible

Les responsabilités de la catastrophe n'ont jamais été établies. En 1933, la justice ne se grandit pas, en déboutant les familles des victimes. Les armateurs furent affranchis de toute responsabilité dans le naufrage. Rolland Monet, auteur du livre La Tragédie du Saint-Philibert, fait ce terrible constat : "Le Saint-Philibert s'est trouvé au plus mauvais moment, au plus mauvais endroit et à fait la plus mauvaise manœuvre qui devait-être faite dans les plus mauvaises conditions de chargement. La compagnie n'a pas été reconnue responsable, d'un point de vue, ni civil, ni pénal"

Le navire a été renfloué, et transformé en cargo sablier, rebaptisé "Côte d'amour". Laissant des centaines de familles à leur peine, dans l'impossibilité de faire le deuil de leurs disparus, faute de responsable. 

En 1936, le conseil municipal de Nantes a donné le nom de Saint-Philibert à l'ancienne "Place de la Paix", située près du point d'embarquement, la place a disparu, aucune plaque n'y rappelle aujourd'hui le souvenir des victimes du Saint-Philibert. Cependant une stèle honore la mémoire des victimes au cimetière Saint-Jacques.

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