Les objets connectés commencent à s’intégrer de plus en plus dans le quotidien des sportifs de haut niveau. Dernier test en date, la gélule thermomètre connecté pour les joueurs du FC Nantes. Son objectif, mesurer la température des joueurs en phase de récupération.
Les données de température de ces joueurs ont été enregistrées en temps réel et stockées par le capteur, puis retransmises à l'aide d'un boîtier après les matchs, par une communication sans fil. La gélule est ensuite éliminée par le transit intestinal.
On voulait voir la thermorégulation d'un joueur de football durant un match de compétition, ce qui n'avait jamais été fait",
a expliqué Philippe Daguillon, le kiné soigneur du FC Nantes.
"On a eu des gars qui sont montés à plus de 39°C durant les matchs, donc ça chauffe quand même !" a-t-il observé. Cela a aussi permis au club de constater les effets de la cryothérapie sur ses joueurs, des bains glacés pour leur permettre de mieux récupérer, a précisé M. Daguillon, par ailleurs fondateur de Cryobain, société d'équipements de cryo-récupération.
"C'est un premier essai qui mérite d'être approfondi, car ce n'est pas suffisant pour tirer des conclusions définitives. Mais les résultats ont été intéressants", a-t-il encore estimé.
Avec une utilisation régulière, ces données de température pourraient permettre de moduler et d'individualiser les protocoles d'entraînement et d'adaptation, afin d'améliorer les prestations des joueurs sur le terrain et d'étudier leurs données physiologiques, selon un communiqué de BodyCap, une start-up de Caen qui fabrique cette "gélule thermomètre connectée".
"Dans le football comme dans beaucoup de domaines sportifs, soit il est interdit soit il est impossible d'embarquer du matériel avec soi", rappelle Sébastien Moussay, cofondateur de BodyCap, interrogé par l'AFP. "Notre dispositif permet de le faire, car la capsule étant avalée, elle ne présente
aucun danger pour l'utilisateur" et son environnement, contrairement à des objets connectés externes, dont les mesures de température sont par ailleurs moins précises, selon M. Moussay.
BodyCap travaille aussi avec des partenaires d'autres disciplines sportives, comme le cyclisme ou l'athlétisme. Commercialisée en Europe depuis juin, sa technologie vient d'être autorisée aux Etats-Unis.