Alors que l'actualité récente est émaillée d'incidents en tribunes, 33 associations de supporters annoncent un week-end d'actions "pacifiques" pour contester une "répression disproportionnée" les visant selon eux, le tout sous la surveillance des autorités et des instances du football.
Les "assos" de supporters concernées sont: Amiens, Angers, Bordeaux, Caen, Dijon, Metz, Montpellier, Nantes, PSG, Rennes, Saint-Etienne, Strasbourg, Toulouse en L1, Auxerre, Brest, Le Havre, Lens, Lorient, Nancy, Nîmes, Orléans, Sochaux, Tours, Valenciennes en L2, Créteil, Grenoble (N1) et Beauvais (N2). Mais tout le monde est concerné.
Quel type d'actions?
Le week-end dernier, L'Equipe évoquait un objectif d'allumer autant d'engins pyrotechniques - interdits dans les stades - que possible lors des 14e et 15e journées de Ligue 1 et des 16e et 17e journées de Ligue 2. "On a des informations assez diverses sur les modes d'actions", temporise auprès de l'AFP le commissaire en charge de la division nationale de lutte contre le hooliganisme (DLNH), Antoine Mordacq. "Je pense que ce sera surtout des banderoles qui seront déployées par les supporters dans les différents stades pour des revendications exprimées cette semaine".
Pierre Révillon, membre du bureau des Red Tigers de Lens et également président de l'ANS, l'association nationale des supporters, affirme à l'AFP qu'il s'agira d'"une action pacifique". Au niveau de son groupe, "nous avons prévu des animations en lien avec nos revendications et l'action commune". "L'ensemble des services de police, des directions départementales de la sécurité publique seront vigilants", avertit Antoine Mordacq. "Il y aura des dispositifs adaptés à chaque match, qui seront très différents" en fonction des matches, mais "pas de dispositif-type lié à cette action."
"Beaucoup moins d'incidents"...
Les supporters entendent protester contre trois points en particulier, "les interdictions et restrictions de déplacement", "les interdictions administratives de stades (qui) se multiplient" et les sanctions "individuelles et collectives quant à l'usage de la pyrotechnie". "En France, on a tendance à réprimer alors que dans d'autres pays, ils sont capables d'organiser des déplacements de 4.000 supporters sans problème", plaide Pierre Révillon. "Pourtant, il y a beaucoup moins d'incidents qu'auparavant. On a l'impression que des mesures sont de plus en plus drastiques."
Les "pyros" de la discorde
Et sur les engins pyrotechniques, "c'est un vrai danger dans un milieu confiné et notamment en tribunes, où il y a une concentration de personnes très forte", explique la DNLH. "On en a malheureusement eu un exemple dimanche soir" à Bordeaux, où un jeune de 17 ans a été blessé à la main par un pétard lors de la réception de Marseille, match en outre marqué par une tentative d'envahissement du terrain. Tous les supporters ne sont pas forcément favorables à une utilisation de tous les engins pyrotechniques. L'ANS, par exemple, "milite pour l'ouverture d'un débat sur l'usage de la pyrotechnie dans les stades" mais considère que "ni les pétards, ni les bombes agricoles n'ont leur place dans un stade."
En tout état de cause et alors que les engins pyrotechniques sont interdits dans les stades, leur utilisation a plus que doublé depuis le début de saison par rapport à la saison précédente, avec 800 engins pyrotechniques utilisés après 13 journées, contre 376 l'an dernier à la même époque, détaille-t-on à la Ligue.
Responsabilité des clubs
La DLNH pointe sur ce sujet le rôle des clubs, qui doivent "assumer un discours de fermeté sur le sujet", explique Antoine Mordacq, demandant "un renforcement net" sur "les palpations de sécurités et des fouilles des tribunes avant les matches, qui sont de la responsabilité des clubs". Ce sont aussi ces derniers qui seront sanctionnés par la commission de discipline de la LFP en cas de débordements ce week-end. "Les groupes de supporters demandent l'accroissement des déplacements libres des supporters dans les stades, mais encore faut-il que les incidents dans le stades cessent pour montrer que c'est possible", expose encore Antoine Mordacq, qui réaffirme sa volonté de dialoguer avec les supporters, au niveau local comme au niveau national. Les fans, qui, explique Pierre Révillon, souhaitent "plus d'écoute et d'ouverture au niveau des instances", assurent de leur côté que "les associations sont prêtes à s'engager". Mais une utilisation massive de 'pyros' lors de ce week-end de revendications ne plaiderait sans doute pas en leur faveur.