Quelques tracteurs s'étaient positionnés tôt ce matin autour du sénat.
Arrivés en majorité de l'ouest, à 400 km de là, dont plusieurs dizaines à bicyclette,
les manifestants ont remonté le bd Saint-Michel jusqu'aux jardins du Luxembourg
qui abrite le Palais du Sénat, en présence d'un fort dispositif policier et sans
incident.
Des banderoles proclamaient "Oui aux moutons, Non aux avions", ou pour les "bocages
et pâturages contre l'aéroport" - dont les travaux doivent commencer en 2014.
Cinq tracteurs avaient pris tranquillement position aux abords du Sénat dès le
début de la matinée. Quelques animaux de la ferme, vaches, moutons, chèvres, étaient
poussés devant le cortège, en tête duquel José Bové, eurodéputé écologiste (EELV)
avait pris place.
"Tout au long du parcours, ceux qui sont venus en vélo ont reçu un merveilleux accueil de la population", s'est réjoui Julien Durand, de la Coordination des opposants au projet. "Ce combat est devenu une cause nationale, on n'a plus besoin d'expliquer : tout le monde nous rejoint dans la nécessité de défendre les terres agricoles", a-t-il déclaré à l'AFP.
Le projet empiète sur des terres agricoles dédiées à l'élevage - lait et viande et aux cultures fourragères, "pourvoyeuses d'emplois", a relevé Julien Durand.
Certains manifestants étaient déguisés en vaches, en paysans ou en fermières, outils à la main, s'égosillant contre un projet qui ne vise, selon l'un d'eux, qu'à "faire plaisir à Vinci"- le groupe missionné pour la construction du nouvel aéroport.
L'idée, qui date maintenant de plus de 40 ans, est de remplacer l'aéroport actuel, Nantes-Atlantique à 10 km au sud-ouest de la ville, par un aéroport plus étendu, quelque 25 km au nord.
Après l'enquête publique en 2006, la déclaration d'utilité publique en février 2008, et, en décembre dernier, l'attribution de la réalisation et de la concession pour 55 ans au groupe Vinci, l'ouverture de l'aéroport est prévue en 2017.