Le Ministre chargé des transports annonce la signature du protocole d'accord sur le financement du projet de l'A831
L'accord sur le plan de financement de l'autoroute A 831 (entre le sud Vendée et les Charentes) a été signé ce mardi entre Thierry Mariani, Ministre chargé des Transports, Dominique Bussereau, Président du Conseil général de Charente-Maritime, et Bruno Retailleau, Président du Conseil général de Vendée.
Cet accord va permettre de concrétiser un projet déclaré d'utilité publique en juillet 2005, et dont les toutes premières études avaient été lancées en 1994.
Il s'agit de construire un nouveau tronçon d'autoroute entre Fontenay-le-Comte (Vendée) et Rochefort (Charente-Maritime) de 64 kilomètres, qui reliera l'autoroute A83 et l'A837. Ce nouveau tronçon doit permettre de proposer un itinéraire plus court sur l'axe routier Nantes-Bordeaux (24 kilomètres de moins que le parcours actuel qui passe par Niort).
Il doit aussi améliorer la desserte de La Rochelle, et de mieux desservir le littoral de la Charente-Maritime et de la Vendée.
La construction et l'exploitation de cette future autoroute A 831 seront assurées par un concessionnaire privé, auquel il sera accordé une subvention publique.
Le projet aura le statut d'autoroute concédé, les automobilistes verseront donc un péage.
Une facture qui a gonflé
Ce projet, évalué en 2002 à 560 millions d'euros, a vu au fil des années, son coût réévalué à la hausse. Le futur tronçon traversant deux zones humides importantes (marais poitevin et marais de Rochefort), il a fallu intégrer au coût global le financement de mesures environnementales.
Aujourd'hui, on parle d'un coût proche des 900 millions d'euros.
Les opposants aux projets (associations de riverains, associations de défense de la nature, mais aussi des élus locaux, et certains partis de gauche) dénoncent un projet inutile, dommageable pour l'environnement et scandaleusement coûteux.
La facture devrait représenter un coût de 14 millions d'euros par kilomètre d'autoroute (au lieu de 6 millions en moyennne pour ce type d'infrastucture).
Les opposants dénoncent le fait que le gouvernement ait accéléré le projet avant les échéances électorales de 2012.
Tout le monde paiera
En novembre dernier, c'est le premier ministre François Fillon qui annonçait que le projet se ferait, et que l'Etat prendrait en charge une bonne partie du coût.
Aujourd'hui, le protocole d'accord est signé. Le financement reposera sur l'Etat et les collectivités locales, qui se sont mises d'accord sur leurs contributions respectives.
Voici la répartition telle que la décrit le communiqué du Ministère des Transports :
"Le plan de financement prévoit le versement d'une subvention au concessionnaire visant à assurer l'équilibre financier de l'aménagement. Celle-ci sera prise à en charge à 50% à parts égales par l'Etat et les collectivités concernées.
L'Etat participera également à hauteur d'un tiers du financement de mesures environnementales complémentaires visant à concilier les enjeux de préservation des sites traversés avec les objectifs du projet d'infrastructure.
Il s'agit notamment de la construction d'un viaduc d'une longueur de 3,3 km et de mesures importantes de compensation foncière" précise le communiqué.
Les montants exacts des participations de chacun ne sont pas précisés pour le moment.
Trois à cinq ans de travaux
Sur la base de cet accord, la procédure d'attribution du contrat de concession sera lancée dans les prochains jours avec la publication de l'avis d'appel public à la concurrence pour sélectionner les candidats, dans la perspective de désigner un concessionnaire pressenti d'ici le mois de mai.
Une fois que le concessionnaire sera désigné, les travaux devarient durer de 3 à 5 ans.
Ce qui implique une mise en service du futur tronçon entre l'été 2015 et l'été 2017.