Interrogations à Nantes après le meurtre d'une adolescente et deux agressions
Les enquêteurs de la gendarmerie tentaient mardi de comprendre les motivations de l'homme interpellé lundi, suspecté du meurtre violent d'une adolescente lundi matin, suivi de la double agression dans la journée de deux hommes âgés à Vertou.
L'homme interpellé lundi après-midi immédiatement après les deux agressions, âgé de 25 ans, est fortement soupçonné d'avoir commis aussi le meurtre car il avait sur lui le téléphone portable de la victime. Il était toujours en garde à vue mardi après-midi à la gendarmerie de Vertou.
Condamné deux fois dont la dernière, en 2010, à 5 ans de prison pour des motifs pas encore connus, il était porteur d'un bracelet électronique depuis février 2011 mais l'avait cisaillé le 16 mars 2012, déclenchant un mandat d'arrêt.
L'homme avait le statut de réfugié politique depuis 2005, année de ses 18 ans, selon une source proche du dossier.
Les raisons de son geste, tout comme celles de son placement sous bracelet électronique, n'étaient pas encore connues mardi en début d'après-midi. Le parquet de Nantes devait communiquer en fin de journée.
Des propos incohérents
Le suspect a été décrit par sa dernière victime, un vieil homme qu'il a tenté d'étrangler lundi vers 15H00 à Vertou, comme quelqu'un au comportement incohérent qui parlait de "Jésus-Christ": entré par la fenêtre, il s'est servi un verre de vin et a mangé un fruit chez lui juste après avoir tenté de le tuer.
Avant de s'introduire chez le retraité, il avait grièvement blessé à la carotide avec un couteau un homme âgé qui se promenait au bord d'un cours d'eau, à Vertou également.
Ces deux agressions se sont déroulées alors qu'un important dispositif de gendarmerie était en place depuis le matin à Bouguenais, où le corps d'une adolescente victime de plusieurs dizaines de coups de couteau avait été découvert dans des toilettes publiques à 7h30.
Les enquêteurs présents sur les lieux du drame les ont quittés soudainement lundi après-midi pour rejoindre Vertou où ils ont interpellé l'homme qui venait de leur être signalé, non seulement par les deux hommes agressés, mais aussi par le déclenchement du téléphone de l'adolescente poignardée qu'il avait sur lui.
Des fleurs autour d'une photo de Marion
Cette jeune fille, Marion R., âgée de 14 ans et demi, était déclarée en fugue depuis deux semaines auprès de la gendarmerie de Bouguenais. Elle avait fait l'objet depuis près d'un an de plusieurs mesures de suivi et d'accompagnement par l'Aide sociale à l'enfance (ASE, conseil général). Une nouvelle mesure de placement devait être mise en oeuvre au moment de sa fugue.
Mardi, au pied du lieu où son corps a été retrouvé, plusieurs bouquets de fleurs, des dessins avec des coeurs, des nounours, de petites poupées, avaient été déposés. Au milieu des fleurs, une photo encadrée de blanc représente la victime, une jolie jeune fille blonde, qui sourit. Sur le cadre, écrits en noir, des mots d'amour de sa mère et de son père.
Stupeur et consternation
A Bouguenais comme à Vertou, deux bourgades pavillonnaires calmes, la stupeur se lisait sur les visages. "On n'a pas l'habitude de ça par ici", expliquaient mardi des proches du vieil homme qui avait ouvert sa fenêtre à l'agresseur.
Lundi la mairie de Bouguenais avait mis en place une cellule psychologique pour accueillir les employés municipaux qui ont découvert le corps de l'adolescente.