Pour que la France garde une chance de se qualifier, le manceau Jo-Wilfried Tsonga doit gagner ce dimanche
C'est à 11 heures que Tsonga va entrer sur le court pour disputer son deuxième match dans ce quart de finale de Coupe Davis qui se dispute à Monte-Carlo.
Il affronte l'américain John Isner.
Il faut gagner, car la France est déjà menée 2 à 1 dans cette rencontre face aux Etats-Unis.
"Boum !" C'est le bruit qui va se répercuter sur le Rocher à partir de 11h00 lors de ce combat de poids lourds entre le N.6 et le N.11 mondial qui donnera la victoire aux Américains ou débouchera sur un cinquième match décisif.
Face à un géant
Car Tsonga-Isner, c'est du lourd. Un duel d'artillerie entre deux cogneurs qui ont construit leur jeu sur un service et un coup droit dévastateurs.
Tsonga (1,88 m, 91 kilos) est un expert en la matière. Isner est, lui, carrément hors normes (2,06 m et 111 kilos) et propulse le tennis dans une autre dimension.
"Ca ne va pas être un match de terre battue typique. Isner va jouer en trois coups de raquette. Jim (Courier, capitaine américain) va lui dire: rentre lui dedans !
Et il faut que Jo joue soit dans le même registre", souligne Guy Forget qui compte sur son leader pour remettre la France à flot.
"Isner joue très bien aujourd'hui, ajoute le capitaine, mais Jo a l'avantage de l'expérience et aura le public pour lui. Et je sais qu'il est remonté à bloc. Il faut avant tout qu'il tienne ses jeux de service, coûte que coûte."
"Il va falloir que Jo n'ait pas de trous", abonde Simon qui a pu mesurer la forme actuelle d'Isner vendredi. "Jo a une gros service sur lequel Isner aura du mal à attaquer d'emblée, comme il a pu le faire sur le mien. Il faudra qu'il soit impeccable sur sa mise en jeu car Isner commence à tout lâcher dès qu'il prend les devants et joue alors extrêmement bien."
Tsonga n'aime pas les matchs sans rythme
Tenir son engagement pour ensuite guetter l'ouverture chez Isner. Voilà donc pour l'essentiel le programme de Tsonga. Mais ce n'est pas si simple et le passé a montré que ce n'était pas l'exercice préféré du Français, souvent frustré dans ces matches sans rythme et vidés de leur substance.
En 2009 à Wimbledon, le Manceau était même sorti complètement dégoûté d'un troisième tour perdu en quatre sets sans aucune balle de break face au géant croate Ivo Karlovic, 2,08 m.
"J'avais envie de m'asseoir au fond du court et de le laisser servir en attendant que le jeu passe", disait-il à l'époque.
Son premier match face à Isner, à Washington en 2009, avait aussi été assez pénible (défaite 4-6, 7-6, 7-6). Et le deuxième et dernier en date n'a pas été une sinécure non plus, il y a cinq mois en demi-finale à Bercy où il l'avait emporté en sauvant trois balles de match (3-6, 7-6, 7-6).
"Oui c'est frustrant de rencontrer ce type de joueur mais c'est frustrant aussi d'affronter un joueur qui ramène tout ou qui ne fait que des coups gagnants du fond. Chacun ses qualités", a esquivé Tsonga vendredi.
"Il va falloir que je sois très régulier dans ma tête, très solide et que je lui mette une grosse pression", a-t-il cependant ajouté. Son capitaine est persuadé qu'il en a les moyens: "ça va être un gros gros match, entre poids lourds. Ils vont régler ça entre hommes et Jo adore ça."
Si Tsonga l'emporte et amène le point de l'égalisation, tout se jouera dans un cinquième match décisif entre Gilles Simon et Ryan Harrison.