Le candidat François Hollande l'avait promis, la fondation du Mémorial de la traite des noirs le lui rappelle.
Dans un communiqué la fondation du Mémorial de la traite des Noirs, qui milite pour la création d'un musée sur l'esclavage et pour débaptiser les rues portant les noms de négriers, demande au président élu François Hollande de respecter ses engagements
de campagne.
"Si je suis élu, je veillerai avec attention à votre demande de création d'un Centre National de recherche sur la traite des Noirs, et peut-être faudra-t-il inciter nos élus à revoir la signalétique urbaine se référant à la célébration de ce commerce tragique", s'est engagé M. Hollande le 15 avril dans une lettre citée par un communiqué de la fondation.
La Fondation "interpelle l'Etat français autour d'engagements pour la justice mémorielle,
le respect de la loi, la lutte contre le racisme et la cohésion nationale". Ces engagements visent à "débaptiser les rues de négriers", "édifier un Musée national de la traite des noirs et de l'esclavage et "inciter l'Union européenne à voter une résolution déclarant la traite des Noirs crime contre l'humanité".
"Acteur important du commerce triangulaire, la France a organisé, légiféré et profité d'un trafic qui a fait la fortune de villes comme Nantes, Bordeaux, La Rochelle, Marseille, Le Havre, Rouen, Rochefort, Dunkerque, Saint-Malo et Honfleur", selon le communiqué.
"Dans ces villes demeurent encore des rues et places qui honorent des personnalités
qui ont organisé et se sont enrichies grâce à ce crime contre l'humanité", déplore le texte.
Lors de la journée commémorative de l'abolition de l'esclavage jeudi à Paris, François Hollande a délivré un "message de rassemblement autour de nos mémoires" et à l'adresse de l'Outre-mer.
La veille, des personnalités d'horizons divers avaient lancé un appel pour la création d'un "musée des histoires coloniales", afin de prendre en compte "la dimension plurielle de l'histoire de France". Le Conseil représentatif des associations noires (Cran) a aussi demandé la création d'un "musée national de l'esclavage". De son côté, le MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) a dit qu'il se félicitait "de toutes les démarches de lutte contre l'oubli et de réappropriation de l'Histoire".