La candidate d'Europe Ecologie Les Verts à l'élection présidentielle rencontre les riverains d'Aprochim
Eva Joly, candidate d'Europe Ecologie Les Verts (EELV) à la présidentielle, a dénoncé mardi en Mayenne les insuffisances de l'Etat face à une pollution industrielle aux PCB (polychlorobiphényles) provoquée par l'usine Aprochim de Grez-en-Bouère.
"L'Etat n'a pas joué son rôle de protecteur de la santé et de contrôleur des installations classées" à propos de cette usine, a estimé la candidate écologiste lors d'un point-presse organisé dans la ferme d'un couple d'éleveurs, touché par la pollution, à Bouère.
"Nous, les écologistes, nous avons dénoncé l'implantation de cette usine dès 1989. Nous n'étions pas contre l'usine de dépollution de PCB elle-même, mais contre son implantation ici pour des raisons notamment géologiques. Et nous voyons, 22 années après, les conséquences, sans contrôle véritable de l'Etat, sans mesure régulière de la pollution environnementale, pour la santé humaine, pour la santé animale et pour les exploitants autour", a expliqué Eva Joly,
"Cette pollution n'est pas accidentelle, a estimé la candidate. Elle a été constatée l'an passé, mais elle pré-existait. Ca a un côté très inquiétant sur le fonctionnement de nos institutions, car l'usine aurait dû être contrôlée régulièrement par les services préfectoraux pour vérifier que les normes étaient respectées. Mais, comme beaucoup de choses, ça (le contrôle) a été partiellement privatisé et on a laissé l'auto-contrôle (payé par l'entreprise) effectuer une partie du travail. "
A ce sujet, Eva Joly souhaite l'instauration d'une cotisation obligatoire par les "industries polluantes dans un fond de contrôle" afin de rémunérer des experts indépendants et de mettre fin à l'auto-contrôle des sites industriels classés.
Mme Joly a aussi appelé à la mise en place d'une étude épidémiologique pour évaluer "la morbidité supplémentaire de la population" impactée par la pollution autour de l'usine Aprochim.
Spécialisée dans la décontamination de déchets (transformateurs, condensateurs...) souillés aux PCB, l'entreprise Aprochim, qui se trouve au coeur de cette affaire, n'est autorisée depuis des mois à fonctionner à la moitié de ses capacités.
En décembre, le parquet de Laval a ouvert une information judiciaire pour pollution et mise en danger de la vie d'autrui, pour tenter de faire la lumière sur l'origine de la pollution.
La Région Pays-de-la-Loire s'est constituée partie civile il y a quelques jours, auprès des riverains qui ont porté plainte.