Forsane Alizza : le groupuscule islamiste dissous

Un de ses porte-parole vit en Loire-Atlantique. Mohammed Achamlane réfute toute dimension violente de son mouvement.

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Nantes : un porte-parole du groupuscule islamiste

Le groupuscule islamiste Forsane Alizza a été dissous ceweek-end sur décision de Claude Guéant. Le ministre de l'Intérieur le décrit comme "un groupement qui forme des personnes à la lutte armée". Parmi ses membres, on retrouve un Nantais.

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant a annoncé lundi la dissolution d'un groupuscule
islamiste, Forsane Alizza, jugeant "insupportable que dans notre pays un groupement
forme des personnes à la lutte armée".

Contacté par l'AFP au téléphone, Mohammed Achamlane, un porte-parole de Forsane
Alizza, "Les cavaliers de la fierté", a immédiatement réfuté toute dimension violente
de son mouvement, jugeant que les propos du ministre relevaient de "la pure calomnie"
et "de la diffamation".
Mohammed Achamlane, qui vit en Loire-Atlantique, a confirmé avoir reçu ce week-end un courrier lui annonçant la décision du ministère de l'Intérieur de dissoudre son mouvement et lui demandant une réponse sous dix jours.

Le groupuscule a notamment soutenu l'épicier nantais Lies Hebbadj, qui vit avec plusieurs femmes dont il défend le droit de porter le voile intégral

en public.


Claude Guéant a également annoncé une procédure pour expulser un imam tunisien, Mohammed Hammami,qui officie rue Jean-Pierre Timbaud à Paris, haut lieu de la mouvance tabligh, et que le ministre a accusé d'avoir tenu "des propos violemment antisémites" ou d'avoir appelé "à fouetter, je cite, "à mort", la femme adultère". 
 "Il est insupportable que dans notre pays, un groupement forme des personnes à la lutte armée, je dis bien à la lutte armée, pour toute éventualité terroriste contestataire qui pourrait se présenter", s'est indigné Claude Guéant en marge d'un déplacement à Mantes-la-Jolie.
Si le groupuscule n'est pour l'heure pas la cible de procédure judiciaire dans le cadre de la législation antiterroriste, le ministère de l'Intérieur y voit "un sas de radicalisation", et l'accuse de "dispenser des formations au combat", selon un responsable.

Fondé en 2010, Forsane Alizza anime un site internet sur lequel il diffuse régulièrement des vidéos. Selon des sources policières, ses militants sont une poignée, "une centaine, peut-être un peu moins", selon la place Beauvau. Mohammed Achamlane en revendique "plusieurs centaines".

Ses membres ont fait parler d'eux à plusieurs reprises.
En juillet 2010, visages dissimulés, ils avaient exhorté les passants à ne plus aller au McDonald's, accusant l'enseigne de restauration rapide d'être au service d'Israël. Cette action avait valu en septembre une peine de prison avec sursis à Mohammed Achamlane, qui se fait appeler Abou Hamza, reconnu coupable d'avoir relayé la scène dans des vidéos sur le net.
Il avait également été condamné pour avoir appelé à brûler le code pénal dont "pas une ligne ne protège les musulmans". Il n'avait pas assisté à l'audience, la quittant avant le début aux cris d'"Allah Akbar".
Il y a quelques mois, ils avaient prétendu avoir brûlé un exemplaire du Code pénal à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) pour protester contre la loi sur le voile intégral.

Sur le site de Forsane Alizza, le dernier message est titré "Recrutement Forsane Alizza".
"Notre organisation prend de l'ampleur et nous avons besoin de main d'oeuvre fissabililah
(ndlr: "sur le chemin d'Allah"). Nous recherchons toutes sortes de compétences mais surtout des soldats!", peut-on lire. "Donc si vous appréciez les sports de combat et êtes capables d'intervenir rapidement lorsque l'on vous sollicitera alors votre profil nous correspond, inchaalah (ndlr: si Dieu le veut)".
Mohammed Achamlane a réfuté dans ses déclarations à l'AFP toute dimension militaire à l'usage du terme "soldat": "Le mot soldat est utilisé aussi chez les chanteurs. Cela ne veut pas dire forcément soldat armé en tenue militaire".

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