Le nouveau Président prépare cette semaine la transition, en vue d'une passation des pouvoirs le 15 mai.
François Hollande prépare cette semaine la transition présidentielle, en vue de la passation des pouvoirs le 15 mai à l'Elysée, et prend des contacts internationaux
tout en ayant en tête la formation de son gouvernement, que dirigerait Martine Aubry ou Jean-Marc Ayrault.
"Le 15 mai, vous aurez le nom du Premier ministre", a déclaré à la presse lundi soir François Hollande en sortant de son QG.
"Je dois préparer un certain nombre de déplacements et de voyages", a-t-il ajouté, référence à sa rencontre à Berlin avec la chancelière allemande Angela Merkel le 16 mai immédiatement après son investiture, puis son baptême du feu diplomatique aux Etats-Unis pour le G8 et le sommet de l'OTAN.
"Contacts internationaux et transition présidentielle au programme de la semaine extrêmement chargée de François Hollande. Ce n'est pas sur le gouvernement qu'il travaille cette semaine", a affirmé à l'AFP le député Pierre Moscovici, son ex-directeur de campagne, chargé dorénavant d'organiser la transition présidentielle.
Un 8 mai de "réconciliation"
"Nous avons conservé ce siège de campagne pour quelques jours ou semaines. C'est ici que s'installe une équipe de transition qui prolonge l'équipe de campagne, qui va aussi s'élargir à d'autres qui vont travailler avec nous", a précisé ensuite M. Moscovici lors d'une conférence de presse qui sera quotidienne durant l'entre-deux, sauf week-end et jours fériés.
"C'est une transition républicaine et apaisée qui se prépare", a-t-il estimé.
En témoigne, la présence côte à côte des deux anciens rivaux de la présidentielle aux cérémonies mardi du 8 mai. François Hollande a jugé que cette commémoration donnerait ainsi une image de "réconciliation".
M. Hollande, élu président de la République avec 51,62% des voix, a passé la journée du lundi 7 mai à son QG de campagne transformé en cellule pré-élyséenne, entouré de ses proches comme Pierre Moscovici, Manuel Valls, directeur de communication et Aquilino Morelle, sa "plume", Faouzi Lamdaoui, son fidèle chef de cabinet.
Dès dimanche soir, le député de Corrèze a eu au téléphone la chancelière allemande Angela Merkel, le président américain Barack Obama, et l'italien Mario Monti.
Il a reçu lundi à son QG l'ambassadeur américain et l'ambassadeur chinois.
Qui au gouvernement ?
Pour le Premier ministre, selon un proche, Jean-Marc Ayrault, député-maire de Nantes, "tient toujours la corde".
Cependant, Martine Aubry, "la dame des 35 heures", Première secrétaire du PS, bénéficie d'une bien meilleure cote dans l'électorat de gauche, de 22% à 41% selon les sondages alors que M. Ayrault n'obtient que de 12 à 30%. Pierre Moscovici pourrait jouer le rôle du troisième homme.
Pour le reste de la distribution: Moscovici est toujours en compétition pour les Affaires étrangères avec Laurent Fabius, Manuel Valls avec François Rebsamen pour l'Intérieur.
A la Justice, sont cités les noms de Christiane Taubira (PRG) ou de Bertrand Delanoë. A Bercy, celui de Michel Sapin.
Clé importante du dispositif: le secrétariat général de l'Elysée pourrait échoir à Pierre-René Lemas, directeur de cabinet du président du Sénat, Jean-Pierre Bel.
Emmanuel Macron, 34 ans, énarque, est cité pour devenir secrétaire général adjoint.
Christophe Chantepy, énarque et centralien, membre éminent du Conseil d'Etat, germaniste, directeur de cabinet de Ségolène Royal durant sa campagne présidentielle de 2007, pourrait devenir directeur de cabinet. Faouzi Lamdaoui pourrait devenir chef de cabinet, poste qu'il a occupé pendant la campagne.
Pour les femmes, Elisabeth Guigou, Marylise Lebranchu, Valérie Fourneyron, Fleur Pellerin, Najat Vallaud-Belkacem, Marisol Touraine, Aurélie Filippetti sont toujours citées. Parité promise par M. Hollande oblige.