Après le séisme du 12 janvier 2010 Haïti survit et attend toujours un avenir
Un tiers des gravâts déblayés à Port au Prince
Deux ans après le séisme destructeur on déblaie avant de vraiment recontruire
Le 12 janvier 2010 à 16h53, heure locale, un séisme de magnitude 7,3 plonge la capitale haïtienne dans le chaos. On ne connaîtra jamais le chiffre exact des victimes. On fait état de 300.000 morts, 300.000 blessés et des milliers de disparus.
Le chaos déjà avant
Avant le séisme, Haïti est déjà un pays chaotique. Un pays sous perfusion. Il y a longtemps que la population, 3 millions de personnes, est agglutinée dans des bidonvilles insalubres. Le plus connu est Cité Soleil. Conçue sous Duvalier père pour accueillir 20.000 personnes, elle en abrite plus de 300.000. La chômage, la maladie, la famine n'en finissent pas de faire des ravages. Alors Haïti devient une terre de cocagne pour des milliers d'ONG. L'Etat brillant par son absence dans tous les secteurs. Qu'ils soient sociaux, économiques et même politiques.
Depuis des décennies les cerveaux ont fuit le pays tout en restant à son chevet puisque 20 % du PIB provient de la diaspora.
Abandonnés des Dieux
Les haïtiens semblent vivre cette situation avec fatalisme. Que faire quand on a le sentiment d'exister pour personne? S'adonner au vaudou. Si 50 % de la population est catholique l'autre moitié protestante tendance évangéliste, tous les haïtiens sont vodouisants . N'est-ce pas grâce au vodou que la révolte des esclaves a mis en échec l'armée de Napoléon en 1804 ? Faisant de Saint-Domingue, devenue Haïti, la première république noire au monde. Mais elle n'a pas profité à ceux qui se sont battus, aux paysans qui partirent s'enfermer dans les montagnes, former ce peuple du "pays en dehors" oubliés des hommes et des dieux.
Un acte de bravoure qu'Haïti semble payer deux siècles plus tard. Deux cent ans de dictatures donnent un pays schizophrénique à la recherche d'un équilbre. L'identité elle est résolument africaine, ce qui explique aussi qu'en plein continent américain elle ait du mal à s'exprimer.
Depuis le séisme
La situation n'a pas beaucoup évolué.
Sur le million et demi de sans abris dispersés dans des dizaines de camps. Aujourd'hui ils sont encore 500.000 à vivre dans la promiscuité et l'insécurité de ces zones de non droit.
Fin 2010 une épidémie de choléra, apparue après l'arrivée d'un contingent de casques bleus pakistanais, a contaminé 500.000 personnes. 7000 en sont mortes. Des dizaines de cas se déclarent tous les jours faute de prévention et de soins rapides.
La communauté internationale a apporté 5 milliards de dollars, soit la moitié de ce qui était prévu.
Le 14 Mai 2011, le chanteur de Konpa Michel Martelly dit " sweet Micky" est élu 42ème Président de la République. On le dit imprévisible, compromis dans le coup d'état de 1991 contre Jean-Bertrand Aristide. Il s'impose par son charisme à un peuple prêt à s'offrir au plus offrant sous l'oeil protecteur des grandes puissances de la région.
Le 20 Octobre 2011, cinq mois après l'élection présidentielle, la pays a enfin un premier ministre Garry Conille, un proche de l'ancien président américain Bill Clinton.
La démographie galopante n'est pas régulée. La menace cyclonique et sismique est toujours présente. Rien n'est fait pour résoudre le problème de déforestation à l'origine de bien des maux du pays.
La perle des Antilles attend des jours meilleurs.
Nantes a des liens très étroits avec Haïti
Manifestation
Haïti, Guadeloupe regards croisésLe diaporama ci-dssous montre Port au Prince 5 mois avant le séisme qui, le 12 janvier 2010 à 16h53 heure locale, a fait 222.700 victimes, des centaines de milliers de blessés et de disparus. Les haïtiens ne veulent plus parler de « Goudou Goudou ». C’est le nom qu’ils ont donné à ce terrible tremblement de terre. Ils veulent regarder vers l’avenir, même si il est encore incertain, et se rappeler le meilleur du passé parce qu’il a existé. En fond sonore, « Jaspora » ela chanson de Wycleef Jean. Un haïtien devenu une star mondial du rap. Au pays il est vénéré et cette chanson traduit l’espoir que l’on met dans le million de haïtiens vivant à l’étranger et dont on attend beaucoup.