Jean-Marc Ayraut dit avoir décidé de porter plainte en diffamation contre l'UMP.
Le député maire de Nantes et président du groupe socialiste à l'Assemblée Nationale demande à ses avocats de déposer plainte pour diffamation contre l'UMP et d'envisager toutes procédures d'urgence aptes à faire cesser ce trouble illicite. Un tract qui le met en cause devrait être diffusé à plusieurs millions d'exemplaires.
Le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé a dévoilé aujourd'hui un tract ayant pour slogan "primaires du PS = fichage politique", reprenant les critiques de la majorité sur la primaire socialiste pour 2012, et que le parti présidentiel prévoit d'imprimer à au moins un million d'exemplaires. "Attention danger, primaires du PS = fichage politique", est-il écrit sur ce tract, présenté par M. Copé lors du point presse hebdomadaire de l'UMP.
Le parti prévoit d'imprimer ce tract à plus d'un million d'exemplaires, sans compter ceux imprimés par les fédérations. Des affiches accompagnent cette campagne, reprenant le même slogan, et qui seront imprimées à 200.000 exemplaires.
"Ficher les opinions politiques, c'est dangereux au quotidien pour les citoyens", juge le parti présidentiel dans ce tract : il y a "un risque de discrimination en fonction de l'orientation politique". "Aucune garantie sérieuse n'est apportée sur la destruction immédiate des fichiers politiques par le PS", est-il par ailleurs écrit, l'UMP justifiant cette assertion en rapportant des propos de dirigeants socialistes tenus lors du controversé congrès de Reims 2008 qui avait opposé Martine Aubry à Ségolène Royal. Cette dernière avait dénoncé "des méthodes qui portent atteinte au code de l'honneur, les méthodes de l'appareil du parti sont insupportables".
L'UMP attaque directement le député maire de Nantes
Surtout, l'UMP s'est attaquée mercredi à Jean-Marc Ayrault, le patron des députés socialistes, en rapportant une lettre qu'il a envoyée aux militants socialistes nantais en novembre 2007, leur demandant "un état des lieux des quartiers correspondant au bureau de vote pour lequel vous aurez décidé d'être le référent", et leur suggérant entre autres d'indiquer la "présence (...) d'opposants notoires à la municipalité".
A l'époque, M. Ayrault, en campagne pour les municipales à Nantes, avait expliqué que "la formule retenue (était) maladroite". Il s'est défendu dans un communiqué mercredi: "Cette campagne de calomnies des dirigeants de l'UMP qui vise à salir, à travers moi, la procédure des primaires ne fait que discréditer ses auteurs. Les Français leur répondront par eux-mêmes en participant massivement à cette grande consultation démocratique et transparente".
Après les propos du ministre de l'Intérieur Claude Guéant qualifiant mardi la primaire socialiste de "problème grave", le porte-parole du PS Benoît Hamon a rejeté mercredi les attaques UMP: "Je m'inquiète sérieusement quand je vois aujourd'hui l'état d'esprit de M. Copé (...), je m'inquiète des méthodes qui seraient utilisées par l'UMP, qui est manifestement prête à tout pour faire en sorte que cette primaire échoue".