Grève des enseignants contre les suppressions de postes et la réforme de l'évaluation
Plusieurs syndicats de l'Education Nationale ont appelé à une grève nationale ce mardi avec deux revendications : dénoncer les suppressions de postes et remettre en cause le projet d'évaluation défendue par le gouvernement. Mouvement très suivi en Sarthe et en Mayenne.
Au Mans un rassemblement est prévu à 10h ce matin à la gare nord d'où partira le cortège. A Nantes, les enseignants ont privélégié le rassemblement parisien. Ils ont réservé un TGV de 500 places... qu'ils ont rempli !
Les premiers chiffres de la participation ce matin dans le premier degré :
- 15% en Loire-Atlantique avec une vingtaine de fermetures de classes
- plus de 40% en Maine-et-Loire
- plus de 50% en Sarthe avec de nombreuses fermetures de classes
- plus de 50% en Mayenne
En Loire-Atlantique, les enseignants manifesteront à nouveau jeudi notamment sur la question de la carte scolaire, on prévoit déjà une vingtaine de fermetures d'écoles.
Un mouvement amorcé en décembre dernier
Les enseignants sont de nouveau appelés à faire grève et à participer à une "manifestation
nationale à Paris", mardi, pour réclamer le retrait du projet de réforme de leur évaluation et dénoncer les 14.000 suppressions de postes de la rentrée 2012.
Le projet de réforme de l'évaluation et de l'avancement des enseignants, que le ministère souhaite mettre en oeuvre à la rentrée, avait déjà donné lieu à une grève et des défilés le 15 décembre.
Sur les 14.000 postes qui doivent être supprimés à la rentrée, 6.550 le sont dans les collèges et lycées et 5.700 dans le primaire. La mobilisation contre le projet ministériel d'évaluation est appelée par le Snes-FSU (principal syndicat du secondaire), FO et le Snalc, et la fronde contre les suppressions de postes par les mêmes syndicats auxquels le SNUipp-FSU (premier syndicat dans le primaire) s'est rallié.
A Paris, la manifestation partira à 14h00 de la Sorbonne, direction Bastille, mais des défilés sont aussi prévus dans les régions selon le SNUipp. La mobilisation va surtout toucher les collèges et les lycées: le projet de réforme de l'évaluation est en effet ressenti avec davantage d'acuité dans le secondaire où l'évaluateur deviendrait le seul chef d'établissement.
Jusqu'alors, les professeurs avaient une double notation: administrative par le chef d'établissement, et pédagogique, la plus importante, par l'inspecteur régional, formé dans la discipline des collègues qu'il inspecte.
Le ministère de l'Education nationale a estimé, lundi, à 12,83% le taux de grévistes des enseignants du primaire. Selon le SNUipp, l'appel à la grève sera suivi dans les écoles primaires de 52 départements, avec des taux de grévistes s'échelonnant de 10% (Haute-Corse, Lot) à 65% dans le Cher. A Paris, il devrait être de 40%.
Les suppressions dans le primaire cristallisent les inquiétudes. Pour le SNUipp, la journée de mardi constitue un "temps fort" et s'inscrit dans le cadre d'un "appel à 101 grèves et manifestations dans toute la France".
Le syndicat dénonce "les coupes drastiques dans les Rased (spécialisés dans la lutte contre l'échec scolaire), le remplacement, la scolarisation des moins de trois ans": "Autant de mesures qui s'attaquent encore une fois aux élèves les plus fragiles".