Des salariés des laboratoires Servier placés en garde à vue, l'Association des victimes, en Vendée, s'en félicite.
Plusieurs salariés des laboratoires Servier ont été placés mardi en garde à vue
pour "suspicion de destruction de preuves" dans le cadre de l'enquête
sur le Médiator. En Vendée, où réside son président, l'Association des Victimes du Médiator s'en réjouit.
Depuis des mois les victimes du produit avaient beaucoup de mal à rassembler des preuves. L'enquête, la perquisition au siège de Suresnes et les gardes à vue d'une demi-douzaine de salariés devraient, selon l'Association, permettre d'avancer vers la vérité.
Depuis sa création elle gère 700 dossiers. 17 malades sont décédés.
L'opération a été menée par les gendarmes de l'office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP) et les policiers de la Division nationale des investigations financières (Dnif).
Elle fait suite à plusieurs perquisitions au siège de l'Agence du médicament (Afssaps) à Saint-Denis et aux domiciles de plusieurs responsables de l'Agence.
Utilisé par cinq millions de personnes en France, le Médiator est à l'origine de graves lésions des valves cardiaques et pourrait être responsable d'au moins 500 à 2.000 décès.
Le Médiator, qui contient une molécule coupe-faim, le benfluorex, a été indiqué pendant trente ans, d'abord contre l'excès de graisses du sang, puis comme traitement adjuvant chez les diabétiques en surpoids, avant d'être retiré du marché le 30 novembre 2009. Il a en fait été largement prescrit pour maigrir.
Le scandale du Médiator a abouti au vote d'une loi sur le renforcement de la sécurité sanitaire.