Mohamed Achamlane, du groupe islamiste dissous Forsane Alizza a été arrêté tôt ce matin dans la banlieue de Nantes
Le leader du groupe dissous Forsane Alizza, Mohammed Achamlane, figure parmi les 19 personnes interpellées ce vendredi matin dans le cadre d'un vaste coup de filet dans les milieux islamistes radicaux dans toute la France, selon une source proche de l'enquête citée par l'AFP.
Plusieurs armes ont été saisies lors de l'interpellation de Mohammed Achamlane dans l'agglomération nantaise, selon cette même source, qui a énuméré "trois kalachnikov, un pistolet Glock et une grenade".
A Couëron, dans la banlieue de Nantes, le GIPN a mené une intervention vers 6 heures du matin dans un pavillon.
Un homme d'une trentaine d'années, proche du groupe Forsane Alizza, a été interpellé lors de cette opération à Couëron. Voir la vidéo
Reportage complet de José Guédès et Thierry Poirier à venir sur notre site et dans le JT de France 3 Pays de la Loire ce midi.
Un groupe dissous par Claude Guéant en février
Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant avait dissous en février Forsane Alizza ("Les Cavaliers de la Fierté"), groupe salafiste radical qui avait mené diverses opérations spectaculaires notamment contre le port du voile intégral.
Selon lui, ce groupe préparait ses sympathisants à la "lutte armée" et prônait "l'établissement du califat, c'est-à-dire le règne de l'islam" en France.
Interrogé par l'AFP, Mohammed Achamlane, qui se fait appeler Abou Hamza par ses sympathisants, avait alors prévenu qu'il n'excluait pas d'appeler à l'avenir à la lutte armée: "C'est possible, si l'islamophobie s'intensifie de jour en jour." "Il se pourrait qu'un jour ça arrive. A force de stimuler la haine contre les musulmans c'est automatique", avait-il insisté.
Un coup de filet dans toute la France
Ces interpellations à Nantes interviennent dans le cadre d'un vaste coupe de filet mené parallèlement dans toute la France.
La police a procédé au total à une vingtaine d'interpellations dans les milieux islamistes radicaux en France, notamment à Toulouse, plus d'une semaine après la mort de Mohamed Merah, le tueur au scooter, a-t-on appris de sources proches de l'enquête.
Egalement mené, en Ile-de-France, à Marseille, à Lyon, ou à Nice, ce vaste coup de filet n'est "pas directement lié" à l'enquête sur les crimes de Merah, a expliqué une des sources.
"Ce n'est pas lié simplement à Toulouse", a confirmé ce vendredi matin sur Europe 1 le président Nicolas Sarkozy qui, après les sept assassinats commis par le tueur au scooter, avait demandé une "évaluation" de la dangerosité des personnes connues pour entretenir des sympathies pour l'islam radical.
En milieu de matinée, l'AFP annonçait que 17 personnes avaient été placées en garde à vue.
Des armes saisies
Cette vaste opération était menée par les enquêteurs de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et de la section antiterroriste (SAT) de la police judiciaire parisienne avec, pour certaines cibles, l'appui de l'unité d'élite de la police nationale, le Raid.
D'autres armes ont été saisies lors de cette vaste opération, notamment cinq fusils, des armes de poing, des tasers. Un gilet pare-balles et une réplique de kalachnikov ont également été retrouvés.
Après la mort de Merah le 22 mars, Nicolas Sarkozy avait demandé à la police de procéder à l'évaluation" de la dangerosité des personnes connues pour entretenir des sympathies avec l'islam radical.
Le procureur de Paris François Molins avait de son côté indiqué que les investigations allaient "porter désormais sur la recherche de tout complice" du tueur au scooter.