Produite à 80% dans la région de Nantes, la cuvée 2012 sera un peu verte mais elle durera plus longtemps.
"Le muguet va être d'excellente qualité cette année", affirme Patrick Verron, conseiller auprès du comité départemental des maraîchers, plus connu à Nantes sous le nom de "M. Muguet". La cuvée 2012 du muguet de 1er mai, produit par des maraîchers de la région nantaise à 80%, sera un peu verte, du fait de la pluie et du vent froid qui s'abattent sur la région depuis près de trois semaines, mais il durera plus longtemps.
Cette année le soleil d'avril a été trop discret. "Les brins sont cueillis à trois clochettes ouvertes alors que normalement, c'est quatre à cinq clochettes", explique Patrick Verron.
Un retard qui ne se résume pas à la pluviosité d'avril. "La période de gel de février est arrivée trop tardivement: elle a retardé la sortie de terre du muguet. Et puis en mars il y a eu du soleil, mais avec un vent d'est froid et sec: ces conditions ne sont pas poussantes", poursuit "M. Muguet".
Une année exceptionnellement en avance
"Cela s'est déjà vu, des années tardives, mais là, ce qui est dur pour les producteurs, c'est qu'on enchaîne une année exceptionnellement tardive sur une année exceptionnellement en avance", ajoute-t-il.
Avec au final une même conséquence : une baisse de revenu. Une part non négligeable de brins, pourris, avaient dû être jetés en 2011, occasionnant des pertes de l'ordre de 30%, et cette année, du fait de l'impossibilité de cueillir certains brins trop verts, certaines commandes ne pourront être honorées.
"J'ai commencé à annuler des commandes que je sais que je ne pourrai pas assurer", expliquait dès jeudi à l'AFP Louis Douineau, maraîcher de Saint-Julien-de-Concelles (Loire-Atlantique), une dizaine de kilomètres à l'ouest de Nantes.
80% du muguet français est nantais
Chaque année, une trentaine de maraîchers nantais contre une cinquantaine il y a dix ans, perpétuent dans la région nantaise ce difficile exercice, lourd de stress. Ils fournissent à eux seuls 80% des besoins de la métropole, qui consomme chaque 1er mai 40 à 42 millions de brins. Le reste provient de producteurs de Bordeaux et de quelques maraîchers isolés.