Le 27 novembre 2007, un lycéen de 17 ans perdait un oeil suite à un tir de flashball lors d'une manifestation.
Nantes : procès du flashball, Pierre témoigne
Le procès du policier soupçonné d'avoir blessé un lycéen avec un flashball s'ouvre ce mardi. Le 27 novembre 2007, à l'issue d'une manifestation contre la loi Pécresse, Pierre, un lycéen de 17 ans perdait un oeil suite à un tir de flashball.
Le procès du policier soupçonné d'avoir blessé un lycéen avec un flashball s'ouvre ce mardi. Le 27 novembre 2007, à l'issue d'une manifestation contre la loi Pécresse, Pierre, un lycéen de 17 ans perdait un oeil suite à un tir de flashball.
Les parents du lycéen avaient, à l'époque, déposé une plainte contre X.
A la suite de l’incident, le policier avait été mis en examen pour «violence volontaire avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique».
En mai 2010, le parquet de Nantes avait requis un non-lieu pour le policier à l’origine du tir de flashball .
Dans son réquisitoire définitif déposé le 25 mai 2010, le parquet avait estimé que le policier avait agi de façon non-disproportionnée et dans un état de «légitime défense».
Notre reportage ci-contre à gauche
Le Collectif contre les violences policières, le Codelib (Comité de défense des libertés fondamentales contre les dérives sécuritaires) et l'intersyndicale CGT, FCPE, FSU, LDH, Solidaires, SEN et UNEF ont choisi de se rassembler en marge de ce procès. Ces organisations "attendent de ce procès qu’il permette d’expliquer comment un fonctionnaire de police, agissant au nom de la République, a pu en arriver à se servir d’une arme en « expérimentation » ayant la réputation de mutiler et causer de graves lésions, en particulier lors de tirs au visage."
Le rassemblement est prévu mercredi à 14 heures devant le Palais de Justice de Nantes.
Le gomme-cogne, une arme critiquée après plusieurs blessures graves
La comparution ce mardi devant le tribunal correctionnel de Nantes du policier soupçonné d'avoir grièvement blessé avec un gomme-cogne un lycéen qui participait à une manifestation en 2007 s'inscrit dans une polémique qui dure depuis dix ans.
Cette catégorie d'armes, comprenant notamment le Flash-Ball et le LBD40, est régulièrement critiquée depuis qu'elle a été étendue à la police de proximité en 2002 et a provoqué plusieurs blessures à la tête depuis 2005.
Le gomme-cogne ou lanceur de balles de défense est une arme dite sublétale de quatrième catégorie, comme le pistolet à impulsions électriques Taser utilisé par
les policiers et les gendarmes.
Ces équipements tirent des balles en caoutchouc ou en mousse en principe non perforantes, de calibre variable selon les équipements (44 millimètres pour le Flash-Ball, arme à portée réduite et 40 millimètres pour le LBD40, précis jusqu'à 40 mètres).
En mai 2009, la Direction centrale de la sécurité publique avait rappelé la proscription de viser "au niveau du visage ou de la tête" et la nécessité d'une utilisation "proportionnée".
Au cours de l'année 2010, les gomme-cogne et les pistolets à impulsion électrique avaient été utilisés à 2.787 reprises par les policiers et gendarmes qui en étaient dotés, selon le ministère de l'Intérieur.
- 2005 -
- 7 juillet : Aux Mureaux (Yvelines) un garçon de 14 ans est sérieusement blessé à l'oeil par le tir d'un policier qui le poursuit. Le policier indique s'être senti menacé quand l'adolescent s'est arrêté pour ramasser un objet au sol.
- 2006 -
- Dans la nuit du 28 au 29 octobre, dans une cité HLM de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), un adolescent de 16 ans est blessé à l'oeil lors d'incidents avec la police venue au secours de pompiers caillassés lors d'une intervention.
- 2007 -
- 27 novembre : Un lycéen de 16 ans perd l'usage d'un oeil après avoir été touché à l'issue d'une manifestation contre la loi Pécresse à Nantes (Loire-Atlantique).
- 2009 -
- 8 juillet : Le réalisateur Joachim Gatti, 34 ans, perd un oeil après avoir été touché par un tir policier alors qu'il manifestait contre une expulsion de squatteurs à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Le 19 août 2009, l'Inspection générale des services déclare que les policiers n'ont pas respecté les règles de tir.
- 19 mars : Joan Celsis, un étudiant de 25 ans, est gravement blessé à l'oeil en marge d'une manifestation d'étudiants à Toulouse quand la police tente de déloger un groupe de manifestants d'un magasin Monoprix.
- 1er mai : A la cité des Fauvettes, à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), Samir Aït-Amara, 18 ans, joue à une "chasse à l'homme" avec des jeunes de la cité lorsque, selon sa soeur, un policier sort d'une voiture et lui tire dessus à moins de trois mètres sans sommation. Il perd l'audition de l'oreille gauche.
- 9 mai : A Villiers-le-Bel (Val-d'Oise), deux hommes de 21 et 31 ans sont grièvement blessés à un oeil lors de violences entre des groupes de jeunes et la police, qui font cinq blessés légers côté policier. Appelée pour tapage nocturne, la police parle d'un "guet-apens", tandis que l'un des deux blessés affirme "qu'il mangeait un sandwich dans la rue quand des forces de l'ordre sont arrivées".
- 2010 -
- 14 octobre : Un élève de 16 ans du lycée Condorcet de Montreuil (Seine-Saint-Denis) est gravement blessé à un oeil lors d'affrontements avec des policiers devant un autre établissement de la commune.
- 12 décembre : Le résident d'un foyer de Marseille est victime d'un arrêt cardiaque par le tir au thorax par des policiers intervenant dans une rixe avec autre locataire. L'homme de 43 ans meurt le lendemain.
Cette succession d'incidents suscite de vives critiques sur le gomme-cogne, un
député communiste demandant son retrait, tandis que les Verts déposent une proposition
de loi pour les proscrire.
- 2011 -
- 7 février : un adolescent de 17 ans est éborgné par un tir à Audincourt (Doubs). Une information judiciaire à l'encontre d'un policier est ouverte en janvier 2012.
- 4 octobre: à Mayotte, un enfant de 9 ans perd un oeil à la suite du tir d'un gendarme, qui est mis en examen.