Nantes: délibéré dans le procés du jeune éborgné

En 2007 un lycéen de 16 ans avait perdu un oeil lors d'une manifestation, délibéré ce mardi

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Le tribunal correctionnel de Nantes rend mardi 3 Avril son délibéré dans l'affaire d'un policer accusé d'avoir éborgné un lycéen de 16 ans avec un gomme-cogne lors d'une manifestation en 2007 à Nantes. Le parquet avait requis la relaxe.

Les faits remontent au 27 novembre 2007. Cela se passait devant le rectorat de Nantes, lors d'une manifestation de lycéens opposés à la loi Pécresse sur l'autonomie des universités.

La victime a perdu l'usage d'un oeil après avoir été touchée à un moment où les forces de l'ordre étaient séparées des manifestants par les grilles du rectorat.

Lors de l'audience du 7 mars, le substitut du procureur, Yann Richard, a établi un "lien de causalité certaine et directe entre le tir du prévenu et les blessures causées à Pierre Douillard", mais a jugé que la responsabilité pénale du policier ne pouvait être engagée en l'espèce.Selon lui, le policier n'a fait qu'exécuter les ordres de tir de sa hiérarchie, ordres dont le caractère "manifestement illégal" n'était pas constitué, ce qui exonère le fonctionnaire de sa responsabilité pénale.

Avocat du policier, Me Laurent-Franck Lienard a lui aussi plaidé la relaxe, soulignant que son client, qui encourt 7 ans de prison, avait agi dans le cadre légal.

Le policier, membre de la compagnie départementale d'intervention au moment des faits, a reconnu avoir fait usage à une reprise de son arme à balles souples LDB40, dont la portée et la précision sont supérieures à celles du Flash-Ball,  la manifestation. Il nie toutefois avoir tiré sur la victime, disant avoir visé et touché, également à la tête, un jeune plus âgé.

L'avocate de M. Douillard, Me Catherine Glon, avait dénoncé "le recours à des armes puissantes et dangereuses face à des enfants, quelles que soient les circonstances et en particulier dans une manifestation sans violence".

Dans son réquisitoire, le substitut a relevé la "gravité des faits" et celle de la blessure occasionnée par l'arme à balles souples.

"Je renvoie à l'avis de la Commission nationale de déontologie et de sécurité qui s'interroge sur l'opportunité, dans le cadre du maintien de l'ordre, d'utiliser ce type d'arme dans des manifestations. Je ne saurais mieux dire. Mais c'est ici une affaire pénale et non administrative", a-t-il déclaré.

( AFP )

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