La Fédération Nationale des Déportés, Internés Résistants et Patriotes a officiellement demandé que soient débaptisés deux collèges de Dinan et du Mans, portant le nom de Roger Vercel (1894-1957), en dénonçant le passé de cet écrivain, prix Goncourt en 1934, a-t-on appris lundi auprès de la FNDIRP.
"Il est scandaleux que des établissements de l'Education nationale portent le nom de ce type car enfin l'antisémitisme est un délit en France", s'insurge Henry Lelièvre, le représentant de la FNDIRP dans la Sarthe, sur les ondes de France Bleu.
Sinon, "autant afficher le nom de Céline sur le fronton des collèges, au moins c'est un bon écrivain", a-t-il dit à l'AFP en assurant avoir réuni des "documents authentiques" sur le passé de ce professeur de lettres né au Mans en 1984, surtout connu pour son roman "Capitaine Conan", couronné par le Goncourt en 1934.
La FNDIRP invoque notamment un éditorial de Roger Vercel, publié le 16 octobre 1940, à la Une du quotidien Ouest Eclair - devenu Ouest France à la Libération - qui, souscrit ouvertement à une élimination de "l'emprise juive" dans le domaine de la littérature.
Interrogé par France Bleu Armorique lundi matin, le président PS du Conseil général des Côtes d'Armor, Claudy Lebreton, a indiqué qu'il allait demander aux archives départementales de "faire des recherches" pour vérification. "Après on verra si c'est caractérisé, eh bien il y a des procédures pour débaptiser les collèges, (...) si les choses devaient être avérées il faudrait assumer ses responsabilités avec courage et détermination", a-t-il dit.
La famille de Roger Vercel a toujours démenti avec véhémence ceux qui mettaient en cause l'écrivain pour son rôle sous l'Occupation.