Le mandataire social du site assure que quatre pistes sont à l'étude pour assurer un avenir industriel à Technicolor.
Depuis plusieurs semaines, syndicats et élus expriment leur inquiétude sur l'avenir du site et des emplois. Mardi, Jean-Claude Antonini, président socialiste de l'agglomération angevine, a confié qu'ils "en (venaient) même à (s')interroger sur la réelle consistance" des offres de reprises évoquées par la direction.
"Quatre entreprises ou groupements se sont manifestés pour des projets autonomes qui, pris séparément, ne permettent pas la reprise de toute l'unité", a affirmé mercredi à l'AFP Pierre Julien, le mandataire social.
Il cite notamment une société étrangère "intéressée par le reconditionnement de décodeurs", "un fabricant de cartes électroniques français" et un projet d'atelier partagé de production via le regroupement régional d'entreprises Loire Electronic Applications Valley que préside le PDG du groupe Eolane, Paul Raguin.
Mardi, les syndicats indiquaient que Pierre Julien, le mandataire social de l'entreprise leur avait confirmé qu'un redressement judiciaire était possible. "Et que c'est même une solution qui faciliterait le travail de recherche de repreneurs qu'il a entrepris ", expliquait Odile Coquereau, délégué CGT de l'usine angevine.
"Thomson Angers, sauf miracle, c'est fini. Et si Technicolor ne trouve pas les moyens d'étaler ses dettes, on ne voit pas bien ce qui pourrait empêcher le redressement judiciaire", estime aussi de son côté Michel Bouyer, responsable CFDT de la métallurgie du Maine-et-Loire.
Pierre Julien, qui fait office depuis deux mois de président du conseil d'administration de la société Thomson Angers (350 salariés), a précisé à l'AFP que son idée était "de marier plusieurs projets de reprise pour assurer la poursuite du maximum de contrats de travail".
"Je me bats pour essayer de résoudre les conséquences de la fermeture sur laquelle Technicolor ne reviendra pas. Les salariés ne doivent pas se tromper de combat", a-t-il insisté.
Il a aussi précisé avoir demandé la désignation d'un mandataire auprès du tribunal de commerce de Nanterre (Hauts-de-Seine) pour vérifier la faisabilité juridique d'une poursuite des contrats de travail des employés de Thomson Angers dans le cadre d'un projet de cession partielle de la société.
"Pour mener à bien le projet, il faudra passer par une procédure collective, ce qui n'implique pas automatiquement un redressement judiciaire. Mais celui-ci fait partie de la panoplie de solutions qui peut le favoriser", a ajouté Pierre Julien, estimant que la "liquidation de la société était un chiffon rouge agité pour faire peur".
Revenant sur la mise en cause par le candidat centriste à la présidentielle François Bayrou, qui a dénoncé mardi le retrait par Orange d'un contrat de fabrication de décodeurs accordé initialement à l'usine d'Angers et finalement délocalisé au Vietnam, Pierre Julien a estimé que "les problèmes de l'usine ne se résumaient pas à une histoire de contrat".
"Produire des décodeurs aujourd'hui à Angers et les revendre à un prix plus faible que leur coût de fabrication, n'est pas viable. Même en période électorale, aucun élu ne peut aller à l'encontre de cette logique" a-t-il lancé.
Dernier site de production européen de Technicolor, le site d'Angers s'est reconverti ces dernières années dans la fabrication de décodeurs numériques, mais l'arrêt de cette activité d'ici à juillet a été acté par le groupe et confirmé récemment par son PDG, Frédéric Rose.