Une famille tchétchène expulsée par vol spécial au départ de Rennes vers la Pologne.
Une famille tchétchène avec huit enfants, a été interpelée mardi
à La Roche-sur-Yon, et expulsée ce matin de France par un vol spécial au
départ de Rennes vers Varsovie. Les Associations appellent à manifester demain à partir de 16h30 devant la Préfecture de Vendée.
"La famille a été prévenue ce matin à la dernière minute de son expulsion imminente
et emmenée à l'aéroport de Saint-Jacques-de-la-Lande pour embarquer dans un avion
vers Varsovie qui a décollé immédiatement", a déclaré une porte-parole
de la CIMADE.
"La mère et le fils aîné ont tenté d'opposer une résistance mais ils ont été portés
dans un véhicule qui les a conduits au pied de l'avion", a-t-on indiqué de même
source.
Avant leur interpellation, sept des huit enfants, âgés de 2 à 18 ans, étaient
scolarisés à La Roche-sur-Yon, où ils étaient arrivés en juin dernier.
La France considère que cette famille, étant entrée dans l'Union Européenne par
la Pologne, doit déposer sa demande d'asile dans ce dernier pays, réputé peu accueillant
envers les Tchétchènes.
En 2009, la cour d'appel d'Angers avait précisément argué du faible taux d'attribution des demandes d'asile accordées par l'Etat polonais (5,7% en 2006 et seulement 3% pour les ressortissants tchétchènes, contre 58% en France) pour permettre à un couple de réfugiés tchétchènes de déposer une demande d'asile en France.
Deux référés de la famille ont été refusés et un recours devant le Conseil d'Etat
- qui n'a pas encore rendu sa décision - a été déposé.
(Source AFP)
Communiqué de Monseigneur Castet
Communiqué de Monseigneur Castet Evêque de Luçon
Hier, une famille tchétchène de huit enfants, accueillie à la Roche-sur-Yon depuis le printemps, a été conduite au Centre de rétention administrative de Rennes. De nombreuses personnes, parmi lesquelles des chrétiens engagés auprès des migrants, ont été bouleversées par cet événement douloureux, qui ne peut laisser personne indifférent.
La défense de la dignité humaine et l’attention aux personnes en situation de souffrance ne sont pas le monopole des chrétiens. L’Evangile et la doctrine sociale de l’Eglise nous appellent cependant à tenir ensemble le respect de tout homme, la responsabilité des Etats dans la nécessaire régulation des flux migratoires et une charité soucieuse à la fois de chacun et du bien commun.
A l’écoute de la situation difficile des migrants, confiant dans le sens des responsabilités des autorités publiques dans le cadre de la loi française et de la réglementation européenne, j’encourage les associations et mouvements engagés auprès des migrants à poursuivre leur service de proximité et de juste éveil des consciences.
+ Alain Castet
évêque de Luçon
Le 28 septembre 2011