C'est la peine infligée par le tribunal correctionnel au président du SCO d'Angers.
Le président du SCO d'Angers, Willy Bernard, a été reconnu coupable d'abus de biens sociaux et de faux en écriture et condamné mercredi à deux ans de prison avec sursis, cinq ans d'interdiction de gérer une entreprise et 200.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de la ville.
La défense de Willy Bernard - qui n'était pas présent - a aussitôt annoncé qu'elle
faisait appel de cette condamnation.
Lors de l'audience, le 8 avril, le parquet avait requis deux ans ans de prison dont six mois ferme et une interdiction de gérer de cinq ans.
Willy Bernard, chef d'entreprise de 33 ans, patron de NextGeneration, une société spécialisée dans le photovoltaïque, a été reconnu coupable de l'ensemble des sept infractions financières commises entre 2008 et 2011qui lui étaient
reprochées pour un total de 1,2 million d'euros dont 700.000 ont déjà été remboursés.
Il était jugé pour deux abus de biens sociaux, un abus de crédits de société, deux faux en écriture, la souscription d'un emprunt obligataire au nom du SCO au profit d'une de ses entreprises, pour avoir fait facturer certaines prestations considérées comme fictives afin d'en tirer rémunération.
"C'est une décision très sévère mais ce n'est pas une surprise", a réagi Me Aurélien Hamelle, du cabinet de Me Olivier Metzner, chargé de la défense de Willy Bernard.
"Le climat n'était pas du tout serein lors du procès et malheureusement le tribunal s'est laissé gagner par ce climat. Evidemment, nous allons faire appel", a-t-il annoncé.
L'appel, qui doit être déposé dans les 10 jours, sera suspensif.
L'interdiction de gestion qui a été prononcé signifie que M. Bernard ne peut plus, pendant cinq ans, gérer d'entreprise "de manière directe ou indirecte", a précisé le tribunal.
Willy Bernard devra en outre verser 200.000 euros au SCO d'Angers (L2), qui reste sous la gestion d'un administrateur judiciaire provisoire.
En vertu de l'arrêt mardi de la Cour de cassation en faveur de l'annulation des actes des gardes à vue menées sans assistance de l'avocat, l'ensemble des procès-verbaux recueillis durant celle du président du SCO ont été annulés.
Par ailleurs, en ce qui concerne l'action au civil, les demandes de l'ensemble des parties civiles (la société Angers SCO, la ville d'Angers, la région Pays de la Loire, le président du conseil général du Maine-et-Loire ainsi que la FFF et la LFP) ont été déclarées recevables et chacune recevra un euro symbolique.
"La ville d'Angers est satisfaite de la décision", a fait savoir son avocat Me Pascal Rouiller, tandis que l'avocat représentant la Ligue et la FFF n'a pas souhaité "commenter une décision de justice".
"Cette affaire appelle plus que jamais à la moralisation du sport professionnel.
J'espère maintenant que la page soit rapidement tournée au SCO avec un repreneur solide, fiable et transparent. Nous serons intraitables sur ce point dans nos relations à venir avec le club", a déclaré le maire d'Angers, Jean-Claude Antonini, dans un communiqué.