À l'initiative du maire de La Baule-Escoublac en Loire-Atlantique, une pétition pour ouvrir les clubs et discothèques a été signée par une quinzaine de maires dans toute la France, dont ceux de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et des Sables-d'Olonne. Ils réclament une ouverture dès le 30 juin.
Pourra-t-on danser dans les discothèques cet été ? C'est ce que souhaitent une dizaine de maires dans toute la France, dont trois de Loire-Atlantique et de Vendée, signataires d'une tribune parue dans Le Parisien dimanche 16 mai.
À l'initiative de ce texte, le maire LR de La Baule-Escoublac défend un choix de bon sens à ses yeux. "Il faut qu’on tire l’expérience de ce qu’il s’est passé l’été dernier", assure Franck Louvrier. Le maire craint que, cette année encore, les plages du littoral ne se transforment "en discothèques géantes".
"Les jeunes ont utilisé la plage la nuit pour pouvoir s’amuser, mais ce n’est pas un endroit approprié. C’est un lieu dangereux où il y a de l’eau, où parfois l’alcoolisation met en danger l’ensemble de la population. De ce fait, je préfère vraiment que les jeunes puissent s’amuser dans des établissements de nuit, des bars."
"S'amuser en toute sérénité"
"Il faut qu’on pense à notre jeunesse", estime François Blanchet, maire de Saint-Gilles-Croix-de-Vie.
"Sur le premier confinement nous avons traité beaucoup de problèmes économiques, puis au deuxième confinement des questions autour des seniors. Mais depuis le début de l’année, on a beaucoup de problèmes avec les jeunes, psychologiques essentiellement. [...] Et avec la non-ouverture des discothèques, la jeunesse était un peu l’oubliée de ce déconfinement."
Le maire de La Baule-Escoublac souhaite une réouverture des discothèques et clubs dès la fin juin, avec la mise en place de mesures sanitaires adaptées.
"Nous avons demandé au ministre concerné de bien vouloir mettre en place un système de pass sanitaire pour pouvoir rentrer dans ces établissements fermés. C'est-à-dire la possibilité de rentrer, soit sur présentation d’un test, soit sur présentation de la vaccination."
Je ne souhaite vraiment pas mobiliser la police pour surveiller les jeunes. Ce n'est pas du tout notre état d’esprit, je souhaite vraiment qu’ils puissent s’amuser en toute sérénité. C’est la raison pour laquelle je préfère qu’ils soient entre les mains des professionnels de la nuit.
Franck Louvrier propose également d'équiper les établissements "de systèmes pour purifier l’air" ; avec le pass sanitaire, ces mesures lui apparaissent suffisantes pour assurer la sécurité sanitaire et physique des jeunes pour l'été qui s'annonce.
"De toutes façons, les fêtes auront lieu. Autant qu’elles aient lieu dans un cadre sanitaire qui permet l’expression de la joie, des retrouvailles, de la convivialité – c’est nécessaire à la vie !", s'exclame Yannick Moreau, maire des Sables-d'Olonne.
Les discothèques menacées de disparition
Fermées depuis le 16 mars 2020, les discothèques n'ont pas accueilli de client depuis plus d'un an, et aucune perspective d'ouverture n'a été proposée par le gouvernement dans les prochains mois.
Ces lieux de fête subissent pourtant de plein fouet la crise économique actuelle ; selon le Syndicat national des discothèques et lieux de loisirs (SNDLL), au moins 400 discothèques sur 1 654 devraient disparaître.
"Il faut que l’Etat fasse confiance aux maires", argumente le maire de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, convaincu de pouvoir réouvrir ces lieux dans de bonnes conditions. "Les maires savent ce qu’ils font, ils connaissent leurs communes, ce qui est vrai chez nous n’est pas forcément vrai ailleurs. Je sais que chez moi c’est possible."
La tribune invite à prendre exemple sur l'Angleterre, l'Espagne ou Israël, qui ont pu ouvrir de nouveau les boîtes de nuit grâce au pass sanitaire et à une campagne de vaccination avancée.
Le ministre délégué aux PME, Alain Griset, a confirmé samedi 15 mai sur Europe 1 que le gouvernement se prononcera sur une date d'ouverture "avant le 15 juin".