Face à la fermeté de François Hollande et de Manuel Valls, les opposants à la loi travail maintenaient la pression jeudi avec l'organisation de nouveaux blocages et manifestations, et la poursuite des grèves dans les transports routier, ferroviaire et aérien.

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Après l'incendie d'une voiture de police mercredi à Paris, en marge de la manifestation des forces de l'ordre contre "la haine anti-flics", le Premier ministre Manuel Valls a appelé les syndicats à s'"interroger sur la pertinence" de certaines manifestations.

Il s'est dit, jeudi, prêt à faire lever par les forces de l'ordre les blocages des ports, raffineries et aéroports. Pas question de renoncer à cause des violences, a estimé le numéro un de la CGT Philippe Martinez. "On ne peut pas empêcher la démocratie de s'exprimer parce qu'il y a des problèmes en marge des manifestations".

Selon les syndicats, le "retrait" reste d'actualité, comme au premier jour de la mobilisation, le 9 mars.

Les organisations qui appellent à manifester pour la deuxième fois en 48 heures (CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, FIDL et UNL) assurent que "la mobilisation, loin de faiblir, va se poursuivre et s'amplifier jusqu'au retrait du projet de loi travail". Pourtant, le chef de l'Etat François Hollande a été clair. La loi "va passer", avait-il dit mardi matin aux syndicats qui jugent le texte trop favorable aux entreprises et peu protecteur pour les salariés.

Des barrages filtrants dans l'Ouest, embouteillage monstre à Nantes

Dans l'Ouest, plusieurs barrages filtrants ont été mis en place à Rennes, dont un sur un axe d'accès à un dépôt pétrolier, un autre à Nantes. On comptait plusieurs dizaines de kilomètres de bouchon ce matin en périphérie de la cité des Ducs. L'accès au centre-ville était très compliqué. En outre, la préfecture de Loire-Atlantique a publié un arrêté concernant l'interdiction de manifester ce jeudi 19 mai.

La raffinerie Total de Donges (Loire-Atlantique), la deuxième de France, à été bloquée ce mercredi. Ce jeudi, le syndicat CGT appelle à un nouveau blocage qui devrait durer jusqu'à vendredi, 13 h 30. Des blocages qui entraînent et ont entrainé d'importantes files d'attente dans les stations-service, les usagers de la route craignant de ne pas pouvoir s'approvisionner. Certaines stations-service ont même dû fermer face à la pénurie d'essence.

Dans la région du Havre, la mobilisation a pris de l'ampleur: deux raffineries étaient bloquées dans la matinée et la pénurie de carburants gagne. Dans le centre-ville, des pneus brûlaient. A Cherbourg, de premiers barrages ont été mis en place.

Sur le rail, la circulation des trains était perturbée pour la deuxième journée consécutive, affectant fortement certaines lignes régionales et moins l'Ile-de-France.

Côté TGV, deux trois sur trois étaient prévus. Un appel à la grève des contrôleurs aériens devait légèrement affecter le trafic, notamment à Orly où 15% d'annulations préventives étaient prévues.

Une nouvelle mobilisation ?

En fin de journée, une intersyndicale doit fixer une nouvelle date de mobilisation. Adopté en première lecture après un recours à l'article 49-3 de la Constitution, le projet de loi instaure la primauté des accords d'entreprises sur les accords de branche, un casus belli pour ces syndicats.

Il ouvre aussi la possibilité de référendums d'entreprise, d'accords "offensifs", crée le compte personnel d'activité et étend la garantie jeunes.

La CFDT et la CFTC jugent ce projet "équilibré" et porteur de "droits nouveaux" pour les salariés, selon Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. La CFE-CGC, traditionnellement classée du côté des syndicats réformistes, juge elle, ce texte "inquiétant" et parie sur le Sénat pour le faire évoluer.

Avec AFP.
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