Ces faits ont lieu toute l'année et ils pourrissent la vie des éleveurs. Ce sont des centaines d'animaux qui chaque année sont volés dans les exploitations, principalement des brebis mais aussi des porcs. Les voleurs appartiennent souvent à des réseaux très organisés.

A la gendarmerie d'Ancenis, on prend très au sérieux le mécontentement des éleveurs de brebis.

Le commandant de compagnie Sébastien Forest donne un chiffe ahurissant : en Loire-Atlantique, en moyenne, quarante plaintes pour vol d'animaux sont déposées par an, soit le double de la moyenne nationale par département !

La gendarmerie a d'ailleurs envoyé sur certaines exploitations des référents pour conseiller les éleveurs. 


Le problème, c'est que tous ne portent pas plainte et que lorsque les enquêteurs se déplacent, la scène a été "polluée", laissant filer quelques indices qui auraient pu être utiles.

Sur son exploitation de Ligné, Sébastien Héas estime à 75 à 100 le nombre de brebis qu'on lui vole chaque année. Sur un total de 350, c'est énorme. 

Il y a un an, on lui a aussi volé des porcs. Alors, il a investi dans des caméras de surveillance... pour 2500 €!
 

"2500 €, ça peut sembler énorme reconnaît Sébastien, mais vu le manque à gagner qu'on a avec les vols, en quatre ans, c'est vite rentabilisé. L'efficacité est prouvée. J'ai eu plusieurs tentatives et j'ai réussi à intervenir. Avec les caméras, on observe le comportement des animaux et les individus qui rentrent. Je conseille fortement à tous les éleveurs de s'équiper de caméras. Depuis, j'ai déjoué plusieurs tentatives, je suis tranquille."

L'éleveur a aussi investi dans d'autres systèmes, en plus des caméras. Ces équipements permettront de détecter toute intrusion dans le champ et préviendront l'éleveur par SMS. Intéressant aussi pour alerter quand un chien errant menace le troupeau.
 

Des caméras sur les exploitations et un groupe sur les réseaux sociaux

A plusieurs, on se sent aussi plus fort pour lutter contre ces vols à répétition. "Le collectif des éleveurs pillés" a été créé. Il est soutenu par la population locale, l'association de Ligné "Fest' Ouailles" a permis d'acheter deux caméras que se prètent les éleveurs.

"Au mois de juillet 2018, par l'association des éleveurs pillés, on a créé un groupe "WhatsApp" entre éleveurs, raconte Willem Verberckmoes, et ça fonctionne très bien. Dès que quelqu'un constate un véhicule suspect, tout le monde est au courant tout de suite. Avant, on était tout seul avec son problème dans son coin. Maintenant tout le monde se sent concerné."
 

Un réseau de revente identifié

Et les gendarmes ne restent pas non plus immobiles devant cette recrudescence. Même si les enquêtes sont difficiles du fait notamment de l'isolement des exploitations, en 2016 et 2017, deux enquêtes ont abouti. Elles mettaient à chaque fois en lumière un réseau de revente situé dans les pays de l'est.

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