La grève continue à la raffinerie de Donges jeudi 13 octobre. La plateforme a rejoint le mouvement national la veille et entend persister malgré le risque d'extension des réquisitions au groupe Total, une mesure annoncée par le président de la République.
Le mouvement de grève va se poursuivre vendredi à la raffinerie de Donges. Les salariés grévistes l'ont reconduit jeudi midi, à l'issue de leur assemblée générale, pour 24 heures.
Dans un communiqué, le groupe "TotalEnergies invite les organisations syndicales à des négociations salariales collectives à partir de 20h", ce jeudi soir, "compte-tenu de l’attitude responsable des équipes concernées par la réquisition décidée par le Gouvernement pour rétablir les flux de carburants sortant du dépôt de Dunkerque".
A la prise de fonction de 5h ce jeudi 13 octobre, 75% des salariés de l'équipe du matin de la raffinerie TotalEnergies de Donges en Loire-Atlantique s'étaient à nouveau déclarés grévistes. Une reconduction qui n'arrange pas les affaires des automobilistes qui prennent d'assaut les stations-service.
Défense de l'emploi et du pouvoir d'achat sont en jeu dans cinq des sept raffineries françaises qui poursuivent le mouvement entamé il y a seize jours.
Impasse des négociations
A Donges, une assemblée générale est prévue à 13h30 ce jeudi pour décider de la poursuite ou non du mouvement.
Sur le parking, face aux fumées de l'usine de raffinage, les opérateurs tiennent à rappeler les 52% d'augmentation accordés à leur PDG et les superprofits réalisés par le groupe Total. Avant de comparer avec leur situation.
Ça fait vingt ans que je suis ici et je ne touche absolument pas 5 000 euros [...] Vous pouvez largement diviser par deux.
Michael HemeryOpérateur de raffinage à la raffinerie de Donges
"Si demain j'ai une maladie grave et que je quitte les 3x8 pour partir en poste journalier, je perds ma prime de quart, explique Michael Hemery, opérateur de raffinage à la raffinerie de Donges, et sur une carrière complète en 3x8 continu comme je fais, on perd sept ans d'espérance de vie. Les conditions de travail font aussi partie de nos salaires"
Impasse des négociations
Après l'échec des négociations, le ministre de l'économie Bruno Lemaire avait appelé Total à "augmenter le salaire de ses salariés", et la CGT à "saisir la main tendue par le groupe".
La CGT, qui a lancé la grève le 27 septembre chez TotalEnergies, n'a pas réagi à la prime exceptionnelle annoncée par le groupe dans la matinée, ni aux 6% d'augmentation en 2023 pour ses salariés français.
Grève interprofessionnelle
Face au maintien du mouvement, la prise de parole du Prédisent de la République dans la soirée du mercredi 12 octobre sur France 2 ne semble pas avoir eu plus d'effets que la réquisition de quatre salariés d'Esso-ExxonMobil le même jour, contre laquelle un recours en référé a été déposé. Le chef de l'Etat a notamment annoncé que les réquisitions s'étendraient au groupe Total "si le dialogue n'aboutit pas".
En réponse, les raffineurs pourraient se rallier à la grève de la fonction publique prévue pour le 18 octobre, date fixée par le préavis déposé par la CGT auprès du ministre de la transformation et de la fonction publique. Une journée de grève nationale interprofessionnelle qui devrait être annoncée à la mi-journée, selon Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT.
