Ralliés au mouvement de grève nationale depuis mercredi 12 octobre, les salariés de la raffinerie TotalEnergies de Donges en Loire-Atlantique ont voté la reconduction de la grève, malgré les réquisitions lancées par le gouvernement.
Depuis 5h ce mercredi 12 octobre, la raffinerie de Donges en Loire-Atlantique est à l’arrêt. À l’appel de la CGT et de FO, des salariés sont entrés dans le mouvement de cette grève nationale. Une majorité du personnel de production de l'après-midi a voté à la mi-journée la poursuite de l'action.
80% des effectifs en grève
Sur place, 80% des effectifs (qui travaillent selon une rotation de 3X8) sont grévistes. Si la cinquantaine d'employés ne bloque pas activement la raffinerie, aucune goutte de carburant ne sort ni ne rentre sur la plateforme en raison de leur absence à leur poste de travail. Conséquences: les expéditions de carburants sont coupées, les chargements et déchargements par bateaux, camions et trains sont interrompus.
Les salariés seront de nouveau consultés sur la suite à donner au mouvement à 21h
puis jeudi à 5h et à 13h. Une nouvelle assemblée générale est prévue jeudi à
13H30.
Lancement des réquisitions
L'annonce de mesures de réquisitions par la Première ministre mardi 11 octobre n'a pas produit l'effet de dissuasion escompté. Au contraire, c'est l'un des deux motifs qui a poussé les salariés de Donges à se mobiliser.
Ce qui nous fait réagir : il y a deux points. D'abord le blocage complet de la part de Total dans les discussions et les revendications de nos collègues des autres établissements depuis maintenant près de trois semaines [...] Et d'autre part, les réquisitions qui viennent d'être effectuées par Elisabeth Borne au sein d'Exxon, qui sont une atteinte au droit de grève constitutionnel
Fabien Privé Saint-Lanne, secrétaire général du syndicat CGT de la raffinerie de Donges
De son côté, TotalEnergies a publié un communiqué conviant les syndicats "qui ne participent pas au mouvement de grève actuel" à une réunion de concertations et d'échanges dans l'après-midi du mercredi 12 octobre.
La société précise que "si la CGT lève tous les blocages de sites avant midi, elle sera bienvenue à cette réunion de dialogue".
Un démarrage tardif
Donges est la deuxième raffinerie de France. Elle traite dix millions de tonnes de pétrole brut chaque année. Ses salariés avaient participé aux trois premiers jours de grève, avant de se mettre en retrait.
Le site avait déjà fait les frais de plusieurs changements conséquents. "On a été à l'arrêt pendant 18 mois pour motif économique. On a subi un plan de sauvegarde de l'emploi avec 52 suppressions d'emplois. On a eu des difficultés techniques dans le cadre du redémarrage", explique Fabien Privé Saint-Lanne.
En parallèle d'une hausse de salaires, les raffineurs de Donges réclament aussi des embauches en CDI. 10% des 620 salariés de la plateforme sont en contrat à durée déterminée selon la CGT.