Depuis le 9 février, les artisans du secteur du bâtiment et des travaux publics bloquent le dépôt pétrolier de Brest pour réclamer, comme les agriculteurs, la levée de la taxe sur le gazole non-routier. Le ministère de l'Economie a annoncé ce mardi que cette hausse serait compensée pour les entreprises de moins de 15 salariés.
Le gouvernement tente de débloquer la situation sur les dépôts pétroliers. En Bretagne, ceux de Lorient et de Brest sont bloqués par les artisans du BTP, qui réclament l'annulation de la hausse de la taxe sur le gazole non-routier, le GNL.
Une hausse de 5,99 centimes par litre prévue cette année, qui sera compensée pour le secteur du BTP, du moins pour les entreprises de 15 salariés maximum, selon une information vérifiée par Radio France.
Cette mesure est annoncée "dans un contexte de baisse de l'activité du secteur", relève le ministère de l'Economie. Ce remboursement, décrit comme "un accompagnement", sera versé début 2025, dans la limite d'un montant maximal de 20 000 euros par entreprise, précise Bercy
Le point sur les stocks dans le Finistère
"À l’heure actuelle, on dénombre 30 stations en rupture de carburant sur 147", indique la préfecture du Finistère dans un communiqué, ce 13 février.
Mais le préfet se veut rassurant et précise aussitôt : "Il ne s’agit pas d’une situation de pénurie de carburant. L’alimentation des stations-service est garantie dans la durée malgré les blocages en cours des dépôts pétroliers de Brest et Lorient. "
Les fournisseurs mettraient en œuvre des "solutions alternatives", explique Alain Espinasse. "Ils se tournent vers d'autres dépôts (Donges, Vern-sur-Seiche) pour réalimenter leurs stocks. Les délais d'alimentations étant plus longs, il peut donc y avoir des effets de ruptures provisoires d'alimentation de stations pour certains distributeurs, mais qui ne sont pas appelés à durer et ne peuvent qu'être accentués par les excès de réserves de précaution des consommateurs."
Le préfet en appelle donc au "civisme et à la responsabilité de chacun". Il préconise un comportement citoyen pour assurer la satisfaction des besoins de tous.
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Pas de lever du blocage
Car pour l’heure, la CNATP 29 ( Chambre Nationale des Artisans des Travaux Publics et du Paysage du Finistère ) n’entend pas lever le blocage installé le 9 février. "Les choses bougent enfin, d’heure en heure, se félicite Stéphane Jézéquel, son président, mais pour l’instant le compte n’y est pas."
Les entreprises réclament, comme les agriculteurs, la fin de la taxe sur le gazole non-routier.
Le Ministère des finances a proposé au secteur un aménagement. "On paye et ils nous remboursent l’année suivante, explique Stéphane Jézéquel. En gros, on fait la banque pour l’Etat. Ce n’est pas du tout ce qui a été proposé aux agriculteurs ", s’indigne-t-il.
De plus, le ministère assortit ce remboursement de conditions que la profession juge inacceptables. Ne seraient remboursées de la taxe que les entreprises de moins de 15 salariés qui ont consommé moins de 300 000 litres de carburant. La CNATP a proposé d’autres seuils. ( l’usage de 200 000 litres de carburant mais des entreprises de 50 salariés ).
Elle attend des réponses de Bercy et prévient, "tant qu’il n’y aura pas d’avancées, elle continuera de bloquer."