Dix-sept jours de blocage pour le dépôt pétrolier de Lorient. Le temps d'une audience judiciaire, les accès au dépôt ont été débloqués, mais faute de réponse positive de Bercy sur les taxes sur le gazole non routier, les entreprises du BTP empêchent à nouveau les camions d'accéder aux dépôts de Brest et de Lorient. Pas de crainte encore pour l'approvisionnement en carburant.
Le dépôt pétrolier de Lorient n’a été débloqué qu'une poignée d'heures ce vendredi 9 février 2024. Seuls quelques camions ont été chargés pendant ce laps de temps, avant que les véhicules des travaux publics (TP) ne bloquent à nouveau la circulation pour une dix-septième journée.
En le débloquant, les chefs d'entreprise du BTP voulaient faire bonne figure devant le tribunal judiciaire de Lorient, où ils étaient assignés en référé en tant que responsables des blocages. L'audience a finalement été reportée à mardi prochain pour étudier de nouvelles pièces.
"On nous prend pour des imbéciles"
Les patrons des entreprises du BTP attendaient une réponse favorable à leurs attentes, sur la taxe sur le gazole non routier et un document écrit de Bercy qui allait dans leur sens. Faute de réponse à 18h, le dépôt est à nouveau inaccessible.
"Je ne prends pas ça bien du tout, explique Robert Guillou, le président de la fédération CNATP 56 (Chambre Nationale des Artisans des Travaux Publics et du Paysage), à un moment donné, il faut le gouvernement arrête de prendre les patrons pour des imbéciles. Aujourd’hui, c’est notre sentiment : on ne nous écoute plus, on s'en fout de nous et ils font durer le plaisir en imaginant qu’on va partir, mais on ne partira pas."
Les stations essences approvisionnées
Ce vendredi, il n'y avait que quelques problèmes d’approvisionnement en gazole et en fioul pour des flottes de transport routier. Du côté des stations essence, pour le moment tout va bien.
À la pompe, les automobilistes sont sereins. "On l’a déjà vécu il y a quelque temps, explique un client. Ça peut arriver, mais les stations sont pleines." Un autre renchérit : "Il ne faut pas se précipiter sur les stations, car cela ne fait qu’empirer le problème. Je fais comme s'il ne se passait rien."
Amende de 1 000 euros par heure de blocage
Les entreprises du BTP revendiquent les mêmes droits que les agriculteurs. Ils espèrent que le Premier ministre Gabriel Attal annule la hausse de la taxe sur le GNR (gazole non routier). La taxe en question devait être de 2,85 centimes par litre pour les agriculteurs et de 6 centimes par litre pour le secteur du BTP.
Les dépôts resteront bloqués jusqu'à mardi. En cas de sanction judiciaire, le tribunal pourrait infliger des amendes pouvant s'élever à 1000 euros par heure de blocage.
(Avec Romuald Bonnant)