On ne peut pas dire qu'ils aient le look punk, encore moins métal. Mais comme disait ma grand-mère, l'habit ne fait pas le moine et notre quatuor francilien joue bien dans la cour des musiques extrêmes, ceux qui les ont vus au Hellfest en 2018 s'en rappellent encore...
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Ça a le mérite d'être clair, Pogo Car Crash Control ne fait pas dans la comptine façon Oui Oui à la plage, le nom à lui seul est une promesse de riffs nerveux sur scène et de circle pit dans la fosse.
En trois albums, 250 concerts, neuf guitares et deux clavicules cassées, le groupe s'est forgé une sacrée réputation dans le milieu tout en gardant une espèce de distance faite d'humour cynique et d'anticonformisme. Son dernier album, Fréquence violence, réalisé par Francis Caste, un ponte dans le milieu du métal, nous parle de la violence du monde, en français dans le texte.
Pour évoquer le Hellfest mais aussi Valérie Pécresse, oui oui, c'est le chanteur et guitariste Olivier Pernot qui s'y colle. Interview...
Quel effet de retrouver les tournées, les festivals et bien évidemment le Hellfest après ces deux années à vide ?
Olivier. On doit bien l’admettre… on a la pression ! Le Hellfest c’est LA consécration pour un groupe comme nous. La reprise récente des concerts m’a fait comprendre à quel point j’avais oublié ce qu’était l’ambiance d’un festival. Physiquement et mentalement, la reprise fait du bien à tout le monde.
Comment se prépare-t-on à un tel rendez-vous ?
Olivier. Des répétitions et encore des répétitions. On veut être le plus au point possible pour enlever un maximum de stress et profiter du concert avec le public.
Qu'en attendez-vous ?
Olivier. Je veux que l’on soit au moins à la hauteur de notre 1erer passage en 2018. À l’époque, nous étions un groupe « indie rock » énervé et le public métal ne nous connaissait pas. Je crois qu’on a réussi le tour de force de le convaincre et je remercie le Hellfest de nous en avoir donné l’opportunité.
Quelle image avez-vous ou quel souvenir gardez-vous du Hellfest ?
Olivier. En 2019 nous étions bénévoles Lola et moi sur le camping, et le plus difficile dans ce métier c’est de refuser tous les apéros qu’on t’offre !
C’est comme si vous remplissiez le stade France et qu’on vous annonçait en dernière minute que vous jouerez sur un banjo…
Olivier
Votre plus belle ou plus désagréable anecdote de tournée ?
Olivier. Maintenant que ça marche bien pour nous, il est important de relativiser certaines de nos plus mauvaises expériences…
Mais je peux t’en donner une : elle s’est passée lors de notre 1er concert officiellement rémunéré, à Rock En Seine en 2016. Nous étions en catégorie « Découverte » sur la petite scène Ile de France. Il faut remettre dans le contexte, on était des nabots ! Hyper stressés ! On jouait notre carrière sur ce coup-là… Bon on commence les balances, bien sagement, la caisse claire d’abord, ensuite les guitares… bref tout ce qu’il convient de faire. Et là, une armée de vigiles entre sous le chapiteau avec Valérie Pécresse en son centre. On nous dit de tout stopper ! Pas de balances, silence exigé pour la conférence de Valérie ! C’est comme si vous remplissiez le stade France et qu’on vous annonçait en dernière minute que vous jouerez sur un banjo…
Enfin c’est comme ça qu’on l’a pris. Finalement je remercie Valérie, car c’était formateur. On ne le savait pas encore mais des concerts sans balances, faites à la hâte… il y allait en avoir beaucoup, beaucoup et encore plein d’autres à venir. Je crois qu’aujourd’hui, ça fait partie des exercices que je préfère : commencer sans balances. Ça s’appelle faire un « line check » en langage professionnel du spectacle. Voilà j’espère que vous aurez appris quelque chose !
Merci Olivier, merci Pogo Car Crash Control
Plus d'infos sur le groupe ici. Pogo Car Crash Control jouera vendredi 24 juin à 14h30 sur la Warzone