Loire-Atlantique : transport scolaire, lorsque les règles tournent à l’absurde

A Maisdon-sur-Sèvre, en Loire-Atlantique, deux familles tentent en vain d’obtenir la réouverture d’un arrêt de bus scolaire. Le service de transport ALEOP s’y refuse, arguant qu’un arrêt existe à 500 mètres, alors même que le bus passe devant les maisons des enfants. 

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Attendre le bus au bord de la route, au lever du jour, à la tombée de la nuit et ce, quelles que soient les conditions climatiques, est une contrainte à laquelle se plient les enfants résidant à plusieurs kilomètres de leur collège ou lycée, notamment dans les zones rurales.

Tôt le matin, les bus scolaires sillonnent ainsi les routes secondaires pour véhiculer les collégiens et lycéens, un service géré par la région des Pays de la Loire et dénommé ALEOP. Si dans la plupart des communes, des arrêts protégés ont été installés pour assurer la sécurité des enfants, encore faut-il pouvoir les rejoindre dans de bonnes conditions.

A Maisdon-sur-Sèvre, au sud de Nantes, deux familles résidant au lieu-dit La Grenaudière demandent en vain depuis juin la réouverture d’un arrêt situé tout près de leur domicile pour éviter aux enfants de traverser le village.

"L’arrêt de bus au lieu-dit La Grenaudière, créé par la mairie était encore actif il y a deux ans. Mes grandes filles y prenaient le bus avec d’autres enfants pour aller au collège privé de la Maine à Aigrefeuille", explique Xavier, père de famille. "J’ai donc demandé la réouverture de cet arrêt pour ma plus jeune fille qui entre au collège cette année". En vain, ALEOP s'y refuse, expliquant que les enfants doivent rejoindre l'arrêt La pépière, situé à 515 mètres du domicile familial.

"Comme le prévoit l’article 5 du règlement des transports scolaires, les circuits sont optimisés en fonction des temps de transport et tient compte des distances entre deux points d’arrêt. Ainsi aucun point d’arrêt ne sera créé à moins de 1 000 mètres pour les circuits du secondaire", justifie ALEOP par mail aux parents concernés.

Une situation totalement absurde que dénonce ce père de famille, d’autant que le bus passe chaque matin devant leur maison. "La route est dangereuse, il n’y a pas de lumières, pas de trottoirs. Sans compter le passage des camions et des tracteurs", s’inquiète Xavier.
 

Le car vers le collège public marque l'arrêt

Emmanuelle, maman d’une fillette de onze ans est elle-aussi totalement déconcertée par le refus de la société ALEOP.

"Ma deuxième fille de onze ans entre au collège d'Aigrefeuille en septembre. Elle est handicapée avec une dyspraxie visuo-spatial, des problèmes de représentation du temps et de l’espace. J’ai donc fait la demande pour que le bus s'arrête à La Grenaudière qui se trouve être devant ma maison".

Elle aussi a reçu une fin de non-recevoir. "Je leur ai dit qu'elle avait un dossier MDPH et ils m’ont répondu qu’elle pouvait donc bénéficier d'un taxi médicalisé. Etant moi-même infirmière, je suis très choquée par cette proposition qui ne fera que creuser le trou de la sécu!"

Une décision d’autant plus incompréhensible que sa fille ainée, scolarisée au collège public de Clisson prend, elle, le car à La Grenaudière. "Le car du collège privé passe quelques minutes avant", explique la mère de famille.

Quels que soient les itinéraires, le service ALEOP assure indifféremment le transport vers les écoles privées et publiques. Mais dans ce cas précis, seul le bus en direction du collège public marque les deux arrêts à Maisdon-sur-Sèvre.

Suite aux multiples relances des familles, ALEOP a envisagé de créer un nouvel arrêt en haut du village. Une proposition jugée surprenante par les familles : "on serait à 350 mètres de l'arrêt mais il n'y a pas d'abri! C'est une longue ligne droite, encore plus dangereuse", s'alarme Emmanuelle.
 
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